Pékin a annoncé mercredi 16 avril, un taux de croissance de 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2025, un chiffre supérieur aux prévisions des analystes (5,1 %), porté notamment par une accélération des exportations en amont de nouvelles sanctions américaines.
Cette dynamique de la croissance s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et les États-Unis, ravivées par la politique protectionniste de Donald Trump.
Le président américain a imposé des droits de douane allant jusqu’à 145 % sur une large gamme de produits chinois. En réponse, Pékin a appliqué des surtaxes de 125 % sur les importations américaines. Ce bras de fer pèse sur le commerce bilatéral et alimente les incertitudes sur la reprise de l’économie mondiale.
Malgré ce climat tendu, certains indicateurs de l’économie chinoise affichent une progression notable : la production industrielle a crû de 6,5 % sur un an, contre 5,7 % au trimestre précédent et les ventes de détail, reflet de la consommation intérieure, ont quant à elles augmenté de 4,6 %, mais malgré ces indicateurs au vert, les autorités chinoises appellent à la prudence.
Le Bureau national des statistiques (BNS) souligne que «les bases de la reprise économique doivent encore être consolidées» et appelle à des politiques macroéconomiques «plus proactives».
Parallèlement, les restrictions américaines sur l’exportation de technologies sensibles vers la Chine commencent à produire leurs effets. Nvidia, leader des semi-conducteurs, a indiqué mardi, qu’il enregistrerait une charge supplémentaire exceptionnelle de 5,5 milliards de dollars, une conséquence directe de ces nouvelles mesures. L’entreprise a réagi en annonçant la relocalisation partielle de sa production de puces pour superordinateurs d’IA aux États-Unis.
Alors que le président Trump s’apprête à élargir les droits de douane aux semi-conducteurs dans les prochains jours, la rivalité sino-américaine s’intensifie, impactant à la fois l’économie mondiale, les places financières et les grandes chaînes de valeur technologiques.