Le New York Times révèle ce dimanche 20 avril de nouveaux éléments accablants concernant le Secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, déjà mis en cause le mois dernier pour des partages d’informations classifiées sur la messagerie cryptée Signal. Selon le quotidien, Hegseth aurait divulgué des détails opérationnels sur des frappes au Yémen à un cercle privé incluant des proches non autorisés.
L’enquête du NYT, s’appuyant sur quatre sources bien informées, établit que le 15 mars dernier, Pete Hegseth a partagé dans un groupe Signal nommé « Defense | Team Huddle » – comprenant son épouse (journaliste), son frère, son avocat et une dizaine de personnes de son entourage – les horaires précis des vols militaires destinés à frapper des cibles houthis au Yémen. Ces informations correspondaient aux plans d’attaque qu’il avait par ailleurs transmis le même jour dans un autre groupe Signal incluant par erreur un journaliste.
Des responsables du Pentagone avaient spécifiquement averti le ministre quelques jours plus tôt, de ne pas utiliser Signal jugé particulièrement troublant, pour échanger sur les opérations au Yémen, cette messagerie étant jugée moins sécurisée que les canaux officiels.
Cette affaire survient alors que trois hauts responsables du Pentagone en l’occurrence : Darin Selnick, Dan Caldwell et Colin Carroll, ont été suspendus la semaine dernière de leurs fonctions, pour des fuites non dévoilées, mais les trois responsables dénoncent une « diffamation » et affirment n’avoir reçu aucune information claire sur les motifs de leur mise à pied.
Lors du premier « Signalgate », le président Donald Trump avait défendu son ministre, tandis que Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale, avait assumé la responsabilité de la création du groupe controversé. Mais selon le NYT, le second groupe impliqué aurait été créé par Peter Hegseth lui-même avant sa nomination.
Le Pentagone n’a pas réagi dans l’immédiat à ces nouvelles révélations. Un haut responsable cité par le NYT, a minimisé l’impact opérationnel, affirmant qu’aucune brèche majeure dans la sécurité nationale n’avait été constatée.
Alors que les tensions persistent au Yémen, ces révélations pourraient alimenter les critiques sur la gestion de la défense par l’administration actuelle.