Le président palestinien, Mahmoud Abbas a lancé mercredi un appel pressant au mouvement Hamas qui gouverne la Bande de Gaza, pour qu’il libère les otages israéliens encore détenus à Gaza, tout en accusant le mouvement islamiste d’être responsable de l’escalade militaire israélienne.
Ses propos, d’une rare virulence, ont immédiatement provoqué une réaction courroucée du Hamas, illustrant les profondes divisions qui fracturent les frères palestiniens.
«Notre peuple en paie le prix, pas Israël (…) Libérez-les», a déclaré Abbas depuis Ramallah en Cisjordanie occupée, où son Autorité est devenue limitée depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007.
Le dirigeant palestinien de 88 ans a accusé le Hamas d’avoir fourni à Israël «des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, le plus flagrant étant la détention d’otages».
Dans une sortie particulièrement crue, Abbas a traité les dirigeants du Hamas de «fils de chiens», une insulte grave dans le monde arabe. Le mouvement islamiste a rapidement répliqué, qualifiant ces propos d’«insultants» et accusent Mahmoud Abbas de «rejeter la responsabilité des crimes israéliens sur les Palestiniens».
La tension monte d’un cran alors que la branche armée du Hamas a diffusé une nouvelle vidéo montrant un otage israélien, un homme d’âge mûr qui décline son identité en hébreu et supplie son gouvernement d’agir pour sa libération. Selon l’armée israélienne, 58 otages du 7 octobre 2023 seraient encore détenus à Gaza, dont 34 seraient décédés.
Les frappes israéliennes se sont intensifiées depuis la rupture de la trêve le 18 mars. Mercredi, un raid contre une école abritant des déplacés dans le nord de Gaza a fait 11 morts et 17 blessés, selon la Défense civile palestinienne.
«Des corps calcinés ont été retrouvés», a déclaré son porte-parole, Mahmoud Bassal, alors que les équipes de secours locales ont fait état de 25 Palestiniens ont été tués suite aux frappes israéliennes durant la seule journée du mercredi 22 avril.
La situation humanitaire a atteint des niveaux catastrophiques dans la bande de Gaza selon l’ONU qui fait état des cas de «malnutrition aiguë sévère» parmi les 2,4 millions d’habitants palestiniens, au moment où l’armé israélienne impose depuis le 2 mars, un blocus généralisé et interdit l’accès des aides humanitaires à Gaza, aggravant chaque jour la pénurie de nourriture et de médicaments.
Alors qu’une délégation du Hamas est actuellement au Caire pour discuter de «nouvelles idées» de cessez-le-feu, le bilan humain qui ne cesse de s’alourdir a atteint 1.928 Palestiniens tués depuis le 18 mars, portant le total à 51.305 morts depuis le début du conflit, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le président palestinien, Abbas exige la libération des otages et s’en prend violemment au Hamas
