Après la conclusion hier lundi, d’un accord de coalition avec les sociaux-démocrates, le chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Friedrich Merz devait être investi ce mardi 6 mai, chancelier de l’Allemagne, mais, malgré une majorité absolue théorique, il n’a pas réussi à obtenir suffisamment de voix lors du premier tour de scrutin au Bundestag (parlement).
Selon la présidente de l’Assemblée, Merz n’a recueilli que 310 voix sur 621 exprimées, alors que pour être élu il lui fallait 316 voix sur les 630 députés que compte le parlement allemand. C’est ainsi un fiasco sans précédent dans l’histoire de la République fédérale d’Allemagne depuis l’après-guerre, sachant que jamais un candidat à la chancellerie n’avait été rejeté dès le premier tour.
Le dirigeant conservateur devra désormais se soumettre à un second vote. Si celui-ci ne lui accorde toujours pas la majorité absolue, une majorité relative suffira pour qu’il accède finalement au poste de chancelier. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce deuxième tour ne se tiendra pas ce mardi mais aura lieu à une date ultérieure.
L’échec de ce premier scrutin illustre « à quel point les fondations de cette coalition sont fragiles», s’est réjouie Alice Weidel, cheffe du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Sa formation arrivée en deuxième position aux législatives du 23 février et est désormais au coude-à-coude avec les conservateurs dans les sondages, a immédiatement réclamé de nouvelles élections.
« Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale », a déclaré Mme Weidel, ajoutant que «Merz devrait démissionner immédiatement et ouvrir la voie à un nouveau scrutin».
Porté au pouvoir dans l’espoir d’une alternance après le mandat du social-démocrate, Olaf Scholz, Friedrich Merz affirme que « l’Allemagne est de nouveau sur les rails». Mais s’il parvient finalement à se faire élire, son mandat s’annonce semé d’embûches.
Première économie européenne, l’Allemagne traverse une période de profondes mutations géopolitiques. Elle doit à la fois s’émanciper de la tutelle militaire d’un allié américain devenu imprévisible et réinventer son modèle économique face aux défis énergétiques et industriels de l’heure.