Le président américain, Donald Trump a annoncé dimanche sur sa plateforme « Truth Social » son intention de rouvrir la célèbre prison d’Alcatraz, fermée depuis 1963, pour y incarcérer ce qu’il qualifie de « criminels les plus violents et impitoyables d’Amérique ».
Cette mesure radicale, immédiatement qualifiée de « totalement absurde » par le sénateur californien, Scott Wiener (Démocrate), relance le débat sur la politique carcérale et migratoire des Etats-Unis.
Dans sa publication, Trump a révélé avoir ordonné au Bureau fédéral des prisons, en coordination avec le Département de la Justice, le FBI et le DHS, d’étudier la faisabilité d' »une version considérablement agrandie et reconstruite » de l’établissement pénitentiaire d’Alcatraz, l’objectif de Trump, étant de créer un centre de détention de haute sécurité pour les détenus jugés les plus dangereux.
Cette annonce intervient dans un contexte particulier. L’administration Trump se heurte déjà à des difficultés croissantes dans sa politique d’expulsion des migrants sans-papiers. Avec les centres de rétention fédéraux actuellement saturés (50.000 places) et des décisions judiciaires limitant les expulsions express, la Maison Blanche cherche visiblement des solutions alternatives.
La proposition du président républicain a provoqué une onde de choc en Californie, où Alcatraz est devenu un parc national fréquenté par 1,2 million de visiteurs annuels.
« Transformer à nouveau ce symbole historique en prison serait une aberration », a réagi le gouverneur Gavin Newsom, rappelant que « la Californie a tourné la page d’une époque où l’on croyait que l’enfermement massif était la solution ».
L’opposition démocrate dénonce quant à elle une diversion. « Plutôt que de chercher des solutions à nos problèmes complexes d’immigration, le président Donald Trump préfère ressortir des vieux fantasmes hollywoodiens », a ironisé la représentante Nancy Pelosi.
Pour être validé, ce projet nécessiterait auparavant l’approbation du Congrès pour son financement, une perspective incertaine compte tenu de l’opposition démocrate. Parallèlement, des groupes de défense des droits civils ont déjà annoncé leur intention de contester en justice, toute tentative de réouverture du fameux centre pénitencier en Californie.
Alors que Donald Trump a fixé un délai de 90 jours pour une première évaluation de faisabilité, le débat au Congrès promet de s’intensifier entre partisans d’une justice inflexible et défenseurs d’une approche plus moderne du système pénal américain.