Dans un contexte de guerre commerciale exacerbée, la Chine et les États-Unis ont annoncé dans la nuit du 6 au 7 mai, l’ouverture de discussions en Suisse le week-end prochain pour tenter de trouver un terrain d’entente.
Cette rencontre, la première depuis la réimposition de droits de douane drastiques (145%) par l’administration Trump, vise à établir les bases de futures négociations commerciales.
La délégation chinoise, menée par le vice-premier ministre, He Lifeng a d’emblée tracé ses lignes rouges à ne pas dépasser. «La Chine ne sacrifiera pas ses principes et défendra la justice», a souligné le ministère du Commerce dans un communiqué, exigeant que Washington «assume les conséquences négatives de ses tarifs douaniers unilatéraux». Pékin a fermement rejeté toute tentative de «chantage» déguisée en pourparlers.
Du côté américain, le ministre des Finances, Scott Bessent a exprimé son intention de «rééquilibrer le système économique international» en faveur des intérêts américains, tout en tempérant les attentes : «nous parlerons de désescalade, pas encore d’un accord global. C’est un préalable indispensable».
L’urgence de ces discussions est accentuée par l’impact des mesures protectionnistes : depuis janvier 2025, les États-Unis appliquent des droits de douane atteignant 145 % sur les produits chinois, auxquels Pékin répond par des taxes de 125 % sur les importations américaines. Un niveau qualifié d’«embargo de fait» par le secrétaire au Trésor américain, tandis que les économistes alertent sur un risque de récession mondiale et de flambée inflationniste en cas de poursuite de la guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.
Pour contrer les effets de cette guerre, la Chine a annoncé le 7 mai un assouplissement monétaire, incluant une baisse des taux d’intérêt clés et des réserves obligatoires bancaires. Des mesures destinées à relancer un crédit étranglé par la contraction de la consommation et les tensions commerciales.
Les discussions de Genève, qui réuniront également le représentant américain au Commerce Jamieson Greer, s’annoncent complexes. Alors que Washington exige des concessions structurelles sur les subventions chinoises et les transferts de technologie, Pékin campe sur sa position de négociateur en position de force, soutenu par une économie résiliente malgré les tensions.
Les observateurs se disent convaincus qu’en l’absence de gestes concrets de part et d’autre, l’escalade tarifaire pourrait plonger l’économie mondiale dans une crise aux proportions inédites.