Le candidat pro-européen à l’élection présidentielle en Roumanie, Nicușor Dan a remporté ce scrutin face au nationaliste d’extrême droite George Simion, selon les résultats quasi-définitif. Cette présidentielle marquée par un taux de participation de 64 %, clôt une crise politique inédite après l’annulation du précédent vote.
Avec 54,32 % des suffrages après le dépouillement de 10,5 millions de bulletins de vote, le maire sortant de Bucarest devance largement son adversaire Simion (45,68 %). Près de 1,64 million de Roumains expatriés ont participé au vote, soulignant l’enjeu de ce second tour pour l’avenir du pays.
« Aujourd’hui, c’est une communauté aspirant à un changement profond qui a gagné », a déclaré Nicușor Dan, tout en tendant la main aux électeurs déçus : « Une autre communauté, légitimement indignée par la gestion passée du pays, a perdu ».
Ce vote intervient après l’annulation en 2023 des élections remportées au 1er tour par le populiste Calin Georgescu, suite à des allégations de fraudes et d’ingérence russe. Des années de corruption et de défiance envers l’establishment ont propulsé des figures antisystèmes, dans un mouvement reflétant les tensions européennes.
Dan, mathématicien de formation, a bâti sa carrière sur la lutte contre la corruption. Fondateur de l’«Union pour sauver la Roumanie», il campa sur un programme réformiste, pro-UE et atlantiste, contrastant avec le discours souverainiste de son rival, Simion, dont l’Alliance pour l’unité des Roumains séduit une frange croissante de l’électorat.
Si cette victoire rassure les grandes capitales occidentales, elle place le nouveau président, Dan devant un défi de taille, celui de répondre aux attentes de modernisation tout en apaisant une société fracturée.
La gestion des relations de la Roumanie avec l’UE, le soutien à l’Ukraine et la réforme des institutions du pays, constitueront des tests immédiats pour ce président qui incarne désormais les espoirs de renouveau démocratique.