A l’occasion du premier anniversaire de son investiture, le président taïwanais, Lai Ching-te a déclaré ce mardi 20 mai, que l’île restait ouverte au dialogue avec la république populaire de Chine, tout en soulignant la nécessité pour son pays, de se préparer à un éventuel conflit afin de mieux préserver la paix.
«Taïwan est disposé à engager un dialogue avec la Chine dans un cadre fondé sur la parité et le respect mutuel », a déclaré le président Ching-te, 65 ans, qui se veut un fervent défenseur de la souveraineté taïwanaise tout en prônant la paix «un bien inestimable» selon ses mots.
Il a revanche, insisté sur la nécessité de rester lucide et réaffirmé son engagement à renforcer les capacités de défense de l’île et à poursuivre la coopération avec les partenaires internationaux afin d’instaurer une dissuasion crédible face à la Chine, estimant qu’«il faut se préparer à la guerre pour éviter la guerre».
Depuis son arrivée au pouvoir en 2024, les tensions avec Pékin n’ont cessé de croître. La Chine, qui revendique la souveraineté sur Taïwan, a mené plusieurs exercices militaires de grande ampleur autour de l’île et n’exclut pas le recours à la force pour en prendre le contrôle.
Sur le plan intérieur, Lai Ching-te a appelé à une plus grande coopération entre les partis politiques taïwanais et annoncé que son équipe en charge de la sécurité nationale entamerait prochainement des échanges avec l’opposition.
«Nous devons partager nos points de vue avec sincérité, débattre des affaires nationales et unir nos efforts pour relever les défis auxquels le pays est confronté », a déclaré le président Chin-te alors qu’il fait face à des critiques du Kuomintang (KMT), principal parti de l’opposition qui l’accuse d’exposer l’île à un risque de guerre.
Le KMT a qualifié le président de «dictateur» en l’accusant de provoquer inutilement Pékin. En retour, le Parti démocrate progressiste (PDP), dont Lai est issu, accuse le KMT de faire le jeu de la Chine au détriment de la sécurité nationale de Taïwan.
Par ailleurs, face aux pressions croissantes des États-Unis pour relocaliser une partie de la production de semi-conducteurs, un secteur stratégique pour l’économie mondiale, Lai Ching-te a assuré que Taïwan adopterait une approche équilibrée soulignant que «nous ne mettrons pas tous nos œufs dans le même panier».