Cinq ans après le Brexit, le Royaume-Uni et l’Union européenne scellent un rapprochement stratégique

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer a accueilli mardi à Londres, Ursula von der Leyen et Antonio Costa qui président respectivement la Commission et le Conseil européens, pour officialiser une série d’accords renforçant les liens entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), près de cinq ans après le Brexit.

Parmi les mesures les plus symboliques de ce rapprochement, figure le moratoire de douze ans sur la renégociation des quotas de pêche, en échange d’une levée illimitée des contrôles sanitaires et phytosanitaires sur les produits alimentaires importés au Royaume-Uni, une mesure immédiatement saluée par les agriculteurs britanniques, longtemps pénalisés par les lourdeurs administratives post-Brexit.

D’autres avancées ont été actées. Il s’agit de l’intégration du marché carbone britannique dans le système européen, d’un accord sur les exportations d’acier, et de la simplification des formalités pour les voyageurs britanniques, qui pourront désormais emprunter les files réservées aux ressortissants européens dans les aéroports du vieux continent.

Un programme de mobilité pour les jeunes Européens, le Youth Experience Scheme, a également été lancé, sans remettre en cause la fin de la libre-circulation des personnes. Le retour du programme Erasmus est également en discussion.

Ce rapprochement intervient dans un climat politique contrasté au Royaume-Uni. La récente poussée électorale du parti eurosceptique « Reform » de Nigel Farage, a contraint Downing Street à moduler son discours. 

Pour rassurer l’électorat encore attaché aux principes du Brexit (environ 30 % selon les derniers sondages), le gouvernement britannique a récemment durci sa politique migratoire, portant notamment à dix ans, le délai d’accès à la résidence permanente dans le Royaume-Uni.

Néanmoins, c’est plutôt dans le domaine de la sécurité et de la défense que ce nouveau partenariat stratégique prend tout son sens. Le Royaume-Uni et l’UE se sont engagés à organiser des rencontres biannuelles et à renforcer leur coordination sur les sanctions internationales et le renseignement.

Ce rapprochement entre Londres et Bruxelles, fait écho à l’accord bilatéral de défense signé avec l’Allemagne en 2024, et ravive également l’esprit du traité franco-britannique de Lancaster House de 2010.

Les discussions se poursuivront sur la participation du Royaume-Uni au fonds européen de réarmement SAFE, doté de 150 milliards d’euros, a révélé Ursula von der Leyen, précisant que cette négociation se déroulerait en deux étapes, dont les modalités précises restent à définir ultérieurement.