Les électeurs sud-coréens se sont rendus aux urnes ce mardi 3 juin pour élire leur nouveau président et mettre ainsi fin à six mois d’instabilité politique déclenchée par la tentative avortée de l’ancien chef de l’État, Yoon Suk-Yeol d’instaurer la loi martiale dans le pays.
Les bureaux de vote ont ouvert mardi à 6 h (21 h GMT lundi) et fermeront à 20 h (11 h GMT mardi), heure à laquelle les premières estimations des sondages sortie des urnes devraient révéler l’identité du probable vainqueur.
Le candidat de l’opposition de centre gauche, Lee Jae-myung, battu de justesse par Yoon Suk-yeol en 2022, apparaît comme le grand favori de ce scrutin à un tour.
Selon le dernier sondage Gallup publié avant le vote, il recueillerait 49 % des intentions de vote, contre 35 % pour son rival conservateur, Kim Moon-soo, issu du Parti du pouvoir au peuple (PPP), l’ancienne formation de Yoon Suk-yeol.
Ce scrutin est perçu comme un référendum sur l’ère Yoon, marquée par des manifestations massives, des rebondissements judiciaires et une succession inédite de présidents intérimaires.
«L’élection cristallise le rejet de l’administration précédente, avec Lee Jae-myung qui bénéficie d’un soutien accru parmi les centristes», analyse Mme Kang Joo-hyun, professeur de sciences politiques à l’université Sookmyung.
La crise institutionnelle liée à la tentative de coup de force a profondément divisé l’électorat, y compris au sein de la droite traditionnelle. « La politique conservatrice était autrefois synonyme de stabilité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », constate Kang Won-taek, professeur à l’Université nationale de Séoul.
Les milieux économiques, quant à eux, espèrent l’élection d’un leader stable pour piloter la quatrième économie d’Asie, fragilisée par les tensions commerciales et un ralentissement économique.
Avec un taux de participation anticipé élevé –plus d’un tiers des 44,3 millions d’électeurs ayant déjà voté par anticipation–, ce scrutin pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique de la Corée du Sud.
Le nouveau président, qui entrera en fonction dès mercredi pour un mandat de cinq ans, devra relever des défis majeurs à savoir : relance économique, crise démographique, tensions géopolitiques avec la Corée du Nord et repositionnement dans la rivalité sino-américaine.
Entre espoir de renouveau et craintes de polarisation, la Corée du Sud attend désormais son verdict.