Le Polisario est désormais traqué même en Espagne, où il dispose pourtant d’importants soutiens parmi les associations, dont certaines sont traînées en justice par l’influent syndicat «Manos limpias» (Mains Propres) pour fraude sur l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf.
«Manos limpias» a déposé, vendredi 15 janvier, une plainte pour fraude contre «CEAS-Sahara», la très active Coordination étatique des associations solidaires avec le Sahara. Selon l’agence espagnole europapresss, l’actuelle plainte de Mains Propres s’inscrit dans le prolongement de l’action en justice introduite en mai 2015 contre le Polisario. Les dirigeants du Front sahraoui doivent répondre de l’accusation de détournement de quelque 20 millions d’euros, qu’ils ont reçus de diverses ONG espagnoles sur la période allant de 2003 à 2007.
Les détournements à grande échelle des aides humanitaires destinées aux camps de Tindouf avaient été révélés en février 2015 par l’OLAF. L’Office de lutte anti-fraude de l’Union européenne avait mené une enquête de plusieurs années qui a abouti à la révélation du scandale. L’aide humanitaire faisait l’objet de détournements systématiques dès l’arrivée des cargaisons au port algérien d’Oran. Et c’était des responsables algériens et des dignitaires du polisario qui se partageaient le fruit de cette rapine.
C’est pour lutter contre l’impunité que «Manos limpias» a demandé des poursuites judiciaires contre les responsables du Polisario impliqués et ceux de CEAS-Sahara, ainsi que contre leurs complices.
Parmi les suspects figurent le président de la CEAS-SAHARA, Jose Taboada Valdes. Du côté du Polisario, un ensemble de responsables du Front sont concernés. Ils s’agit de Bouhabini Yahya, président du Croissant rouge sahraoui (CRS), Salek Baba Hassana, secrétaire général de la jeunesse du Polisario.
Le représentant du Front à Washington, Mohamed Yeslem Beisset, le ministre des affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, le chef de la délégation des négociations du Polisario Khatri Eddouh, le directeur de la trésorerie générale du Polisario Enazih Sidi Othmane, ainsi que le coordinateur avec la MINURSO, M’Hamed Khaddad figurent également dans la liste des suspects poursuivis en justice.