La Cour suprême des États-Unis a validé, jeudi 3 juillet, l’expulsion de huit migrants en situation irrégulière vers le Soudan du Sud, confirmant une décision rendue dix jours plus tôt autorisant les transferts vers des pays tiers. Cette décision intervient après que ces ressortissants – deux Birmans, deux Cubains, un Vietnamien, un Laotien, un Mexicain et un Sud-Soudanais – ont été expulsés en mai du territoire américain, puis retenus sur une base militaire à Djibouti.
Un juge fédéral avait suspendu leur transfert, estimant que les migrants n’avaient pas eu de « possibilité significative » de contester leur expulsion. En annulant cette suspension, la plus haute juridiction du pays, à majorité conservatrice, a jugé que sa précédente décision sur les pays tiers devait également s’appliquer à ce cas.
Les juges progressistes Sonia Sotomayor et Ketanji Brown Jackson ont exprimé leur désaccord. « Le gouvernement cherche à transférer ces huit personnes, expulsées illégalement, vers un pays où elles risquent la torture ou la mort », a dénoncé Sotomayor dans une opinion dissidente.
Selon les autorités américaines, les huit hommes concernés ont tous été condamnés pour des infractions violentes et ne peuvent être renvoyés dans leurs pays d’origine, ceux-ci refusant de les accueillir. Le recours à des pays tiers devient dès lors une solution privilégiée par l’administration américaine.
Dans un climat politique marqué par une pression croissante sur l’immigration, Donald Trump a réaffirmé sa volonté d’expulser massivement les migrants en situation irrégulière. Il soutient le recours aux expulsions vers des pays tiers, en réponse au blocage diplomatique avec certains États d’origine.