À la veille de la fête nationale, Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 13 juillet, une augmentation de 6,5 milliards d’euros des dépenses militaires sur les deux prochaines années. Lors de son traditionnel discours aux armées, prononcé depuis l’Hôtel de Brienne, le président de la République a justifié cette décision par les multiples menaces pesant sur la sécurité de l’Europe, de la guerre en Ukraine à la prolifération nucléaire.
« Depuis 1945, la liberté n’a jamais été aussi menacée », a-t-il déclaré, appelant à une montée en puissance militaire de la France. « Pour être libres dans ce monde, nous devons être craints. Et pour être craints, nous devons être puissants », a-t-il insisté.
Le chef de l’État a fixé un objectif de 64 milliards d’euros pour le budget annuel de la défense d’ici 2027, soit le double des crédits alloués en 2017 à son arrivée à l’Élysée. Il a assuré que cette ambition restait compatible avec les engagements de réduction de la dette publique, face aux critiques d’une partie de la gauche qui dénonce un déséquilibre entre dépenses militaires et politiques sociales.
Emmanuel Macron a souligné les défis géopolitiques actuels : guerre en Ukraine, instabilité au Moyen-Orient, mais aussi menaces hybrides telles que la désinformation, y compris à destination des plus jeunes.
Dans une initiative diplomatique inédite, il a appelé à un « dialogue stratégique » entre la France, ses partenaires européens et le ministère des Armées sur le rôle potentiel de la dissuasion nucléaire française dans l’architecture de sécurité du continent. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement du rapprochement entre Paris et Londres sur les questions nucléaires.
Ce discours intervient dans un contexte international tendu, alors que le président américain Donald Trump doit s’exprimer ce lundi sur la Russie, en marge d’une rencontre à Washington avec le secrétaire général de l’OTAN.