La Commission européenne a présenté mercredi 16 juillet, un projet de budget sans précédent pour la période 2028-2034, s’élevant à 2.000 milliards d’euros.
Cette enveloppe, la plus élevée jamais envisagée par l’UE, vise à renforcer la compétitivité, l’innovation et la défense, tout en apportant un soutien massif à l’Ukraine. Mais dès son annonce, elle a suscité de vives oppositions et critiques, notamment de la part de l’Allemagne, qui juge cette hausse « inacceptable ».
Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, il s’agit du budget « le plus ambitieux jamais proposé ». Sur les 2.000 milliards, 451 milliards seraient consacrés à la compétitivité, dont 131 pour la défense. Bruxelles entend également allouer 100 milliards d’euros à l’Ukraine, pour soutenir sa reconstruction sur le long terme.
Ces choix provoquent des tensions au sein de l’UE. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban a dénoncé une aide «massive» à Kiev, qu’il oppose aux coupes dans la politique agricole commune (PAC). Celle-ci verrait son budget réduit à 300 milliards, contre 387 milliards pour la période 2021-2027. Cette baisse, attribuée à une nouvelle architecture budgétaire, inquiète les agriculteurs. Le Copa-Cogeca a immédiatement réagi par une manifestation, qualifiant cette annonce de « mercredi noir pour l’agriculture ».
À Berlin, le gouvernement a rejeté l’ensemble de la proposition, refusant toute augmentation de la contribution nationale ou de nouvelles taxes, notamment sur les entreprises. Les Pays-Bas partagent cette position de Berlin. À l’inverse, la France salue un projet «ambitieux», même si elle entend réduire sa propre contribution d’ici 2026.
Pour boucler l’équation, la Commission envisage de nouvelles ressources : taxes sur le tabac, les déchets électroniques non recyclés, et les grandes entreprises. Mais avec des États membres peu enclins à augmenter leur participation, la route s’annonce semée d’embûches. Comme souvent, les arbitrages se joueront lors d’un sommet marathon entre les 27 Etats-membres de l’UE.