Japon : le Premier ministre Shigeru Ishiba s’accroche au pouvoir malgré sa défaite électorale

Malgré une nette défaite lors des élections sénatoriales, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a déclaré lundi son intention de rester en poste, bien que sa coalition ne dispose plus de la majorité dans aucune des deux chambres du Parlement.

À l’issue du scrutin partiel du 21 juillet, qui renouvelait 125 des 248 sièges de la chambre haute, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) et son partenaire de coalition Komeito (centre droit) n’ont obtenu que 47 sièges, selon les résultats officiels diffusés par la chaîne publique NHK et d’autres médias nationaux. Un score inférieur au seuil des 50 sièges nécessaires pour conserver la majorité.

La coalition gouvernementale ne comptera désormais que 122 sénateurs, ce qui compromet sérieusement sa capacité à faire adopter ses projets de loi. L’opposition, bien que fragmentée, pourrait toutefois bénéficier de cette recomposition du paysage parlementaire.

Interrogé dimanche soir par un média local, M. Ishiba a confirmé sa volonté de demeurer à la tête du gouvernement. « C’est bien cela », a-t-il répondu simplement. Lors d’une conférence de presse tenue lundi matin, il a précisé : « Face aux défis extérieurs, qu’ils soient d’ordre géopolitique ou climatique, nous ne pouvons pas nous permettre une vacance du pouvoir. Bien que pleinement conscient de notre responsabilité dans ces résultats, je considère qu’il est de mon devoir d’assumer la continuité du gouvernement, en tant que dirigeant du parti ayant recueilli le plus de suffrages ».

Dans l’opposition, le Parti démocrate constitutionnel (centre-gauche) a remporté 22 sièges, tandis que le Parti démocrate du peuple (centriste) en a obtenu 17. À noter également la percée spectaculaire du parti populiste Sanseito, aux positions fermement anti-immigration, qui progresse de deux à 14 sièges grâce à un discours axé sur la souveraineté nationale et le slogan « Le Japon d’abord ».

Ce revers électoral place Shigeru Ishiba dans une position délicate, alors que son gouvernement devra composer avec un Parlement plus divisé que jamais.