Ce dimanche, des camions chargés d’aide humanitaire longtemps bloqués à Rafah, ont commencé à franchir ce poste frontière égyptien en direction de la bande de Gaza, théâtre d’une grave crise humanitaire. Cette avancée survient après l’annonce par Israël d’une pause quotidienne des combats dans plusieurs zones, afin de permettre l’acheminement de l’aide internationale.
Des images diffusées par l’AFP montrent une file de poids lourds remplis de sacs blancs franchissant l’entrée du terminal de Rafah, côté égyptien. Toutefois, en raison de la fermeture prolongée du point de passage de Rafah côté palestinien, ces camions doivent d’abord transiter par le poste israélien de Kerem Shalom, où ils subiront une inspection sécuritaire rigoureuse.
La situation sur le terrain reste dramatique : « Le rêve de ma vie est devenu de manger un morceau de pain », témoigne Souad Ishtaywi, 30 ans, réfugiée sous une tente dans le nord du territoire palestinien.
Depuis le blocus quasi-total renforcé début mars dernier, les pénuries de denrées de base se sont multipliées et des centaines de personnes dont des enfants de bas âge crèvent de soif et de faim sans faire bouger les grandes puissances occidentales.
L’ONU et plusieurs ONG alertent sur une explosion de la malnutrition infantile et un risque imminent de famine. Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU, a salué ces premiers signes d’ouverture, tout en appelant à une mobilisation accrue.
Certaines méthodes, comme les parachutages ou largage aérien des aides, sont cependant critiquées. Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA, les juge « coûteux, inefficaces et potentiellement mortels pour les civils» qui sont souvent ciblés par les snipers du Tsahal. Dans le même temps, un navire humanitaire international, le Handala, a été intercepté par l’armée israélienne alors qu’il tentait d’accoster à Gaza.
Depuis octobre 2023, l’offensive israélienne a causé la mort d’au moins 59.821 de Palestiniens innocents, majoritairement des civils, des femmes et des enfants, selon des chiffres du ministère de la santé du Hamas considérés fiables par l’ONU.