Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile, le gouvernement libanais a officiellement abordé ce mardi 5 août, la question du désarmement du Hezbollah, un dossier longtemps jugé intouchable et ce quelques semaines après l’offensive menée par l’armée israélienne au Liban qui a enclenché un affaiblissement politique et militaire du mouvement chiite pro-iranien.
Lors d’une réunion présidée par le chef de l’État, Joseph Aoun, l’exécutif libanais a réaffirmé sa volonté d’assurer « le monopole des armes par l’État » et d’appliquer les dispositions de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre dernier. Cet accord, conclu après un mois d’affrontements des milices du Hezbollah avec l’armée d’Israël, limite le port d’armes aux seules forces de sécurité officielles libanaises.
Dans une allocution diffusée en parallèle, le chef du Hezbollah, Naïm Qassem a fermement rejeté toute pression extérieure, dénonçant un « diktat américain » et refusant de céder ses armes « sans discussion ni contrepartie ». Il a exigé, en préalable à tout désarmement, un retrait israélien des positions disputées dans le sud du Liban, ainsi qu’une reconstruction post-conflit.
Washington a récemment exhorté Beyrouth, par la voix de son émissaire Tom Barrack, à appliquer « immédiatement » le transfert du contrôle des armes à l’État.
Une proposition américaine est actuellement à l’étude, selon le Premier ministre Nawaf Salam, qui a mandaté l’armée pour élaborer un plan d’ici au 31 août, avec une mise en œuvre de ce plan, prévue avant la fin de l’année.
La réunion a été toutefois marquée par des tensions internes : deux ministres proches du Hezbollah et du mouvement Amal ont quitté la séance pour protester contre la décision de désarmement des milices du Hezbollah. Malgré les dissensions, le gouvernement libanais soumis à une forte pression internationale notamment de Washington et d’Israël, semble déterminé à ouvrir un processus jusqu’ici bloqué.