Les derniers chiffres officiels sur l’immigration illégale au Royaume-Uni portent un coup dur au gouvernement travailliste de Keir Starmer. Publiés mardi, ces statistiques révèlent une augmentation de près de 20 % des traversées clandestines de la Manche à bord de petites embarcations, depuis l’arrivée au pouvoir du Labour en juillet 2024.
En un an, près de 50 000 migrants supplémentaires ont atteint les côtes britanniques, soit 13.000 de plus que durant la même période de l’an dernier, une tendance qui fragilise la promesse phare de Keir Starmer : reprendre le contrôle des frontières et endiguer l’immigration illégale.
Downing Street assure que les politiques mises en place nécessitent du temps pour produire leurs effets. Selon une source gouvernementale, plusieurs dizaines de migrants ont déjà été arrêtés grâce au nouvel accord conclu avec la France, entré en vigueur il y a seulement une semaine.
Cet accord prévoit un renforcement des patrouilles conjointes, un meilleur partage de renseignement et un mécanisme accéléré de retours. Les premières expulsions devraient intervenir dans les prochaines semaines.
Mais ces résultats embryonnaires ne suffisent pas à apaiser les critiques dans le Royaume-Uni. L’opposition conservatrice accuse le Premier ministre de multiplier les annonces sans obtenir de véritables avancées.
Des associations de riverains du Kent, régulièrement confrontées à l’arrivée de petites embarcations, expriment également leur frustration. Elles dénoncent l’insuffisance des moyens déployés et alertent sur les risques humanitaires liés à l’augmentation des traversées.
Keir Starmer, lui, continue de défendre sa stratégie, affirmant que « la coopération avec nos partenaires européens est la seule voie réaliste » pour endiguer le phénomène migratoire illégal. Reste à savoir si l’opinion publique britannique lui accordera le temps nécessaire pour transformer ses engagements en résultats tangibles ou au contraire accélérera la chute anticipée de son gouvernement.