La société marocaine aurait tendance à se rapprocher du mode de vie observé dans certains pays développés, révèle la dernière enquête du Haut Commissariat au Plan relative à la démographie nationale. En effet selon les résultats de cette dernière, la structure démographique marocaine est entrain de connaitre d’importants changements. Ainsi en l’espace de cinquante ans, l’espérance de vie des marocains a augmenté de près de vingt huit ans, s’établissant à 74,8 ans. En milieu urbain, celle-ci peut atteindre jusqu’à 77,3 ans contre 71,7 ans en milieu rural. Une nette avancée. Les raisons à cela résident principalement dans l’amélioration des conditions de vie et l’extension de la couverture sanitaire. Cela dit, s’il y a un recul indéniable de la mortalité cela n’implique pas nécessairement une augmentation de la population. En effet, pendant les trois dernières décennies, le Maroc a enregistré une importante baisse des natalités. Et la tendance à la baisse ne fera que s’accentuer durant les années à venir, estime le Haut commissariat au Plan. Ainsi, sur la période 2005-2010, l’accroissement de la population marocaine s’est établit à 1,09% par an, contre un accroissement annuel de 2,5% quarante ans auparavant. Les raisons avancées pour expliquer ce phénomène tiennent notamment à l’âge tardif du mariage qui, depuis le début des années 60, marque un recul de 7,5 pour les hommes et de 9,1 pour les femmes. Cette entrée tardive dans la vie conjugale repose à sont tour sur un ensemble de facteurs dont, l’émancipation de la femme, l’allongement de la durée des études, l’aspiration à plus de satisfaction personnelle, d’accomplissement de soi, l’envie de jouir d’une certaine liberté avant le mariage, l’envie de prendre le temps de bien se préparer à fonder un foyer, etc. Au mariage tardif, s’ajoute l’augmentation du nombre de célibataires. En 2010, la part des cinquantenaires hommes célibataires représente 5,8% contre 6,7% pour les femmes. Les autres tranches d’âge ne sont pas mieux loties. La part des hommes célibataires âgés entre 30 et 34 ans se chiffre à 42%. Elle est de 28,9% pour les femmes appartenant à la même tranche d’âge.Un autre raison avancée pour expliquer la baisse du taux d’accroissement est celle de la baisse de la fécondité. Ainsi, au début des années 60 on comptait une moyenne de 7,2 enfants par femme, aujourd’hui on en compte plus que 2,19. Ceci est d’autant plus valable dans les villes, qui ne comptent plus que de 1,84 enfant par femme. Ce qui est en deçà du seuil de remplacement générationnel qui s’établit à 2, 01. A noter qu’en France on compte en moyenne 2,02 enfants par femme. Des évolutions démographiques qui témoignent de profonds changements sociaux et sociétaux. Et qui posent par la même un certain nombre de questions, dont une en particulier : si la fécondité baisse et l’espérance de vie augmente, cela ne risque-t-il pas de se répercuter à terme sur le système des retraites.
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