La police fédérale brésilienne a recommandé, jeudi 21 août, l’inculpation de l’ancien président, Jair Bolsonaro (2019-2022) ainsi que de son fils Eduardo, installé aux États-Unis, pour « coercition » contre la justice dans le cadre des enquêtes liées à une tentative présumée de coup d’État.
Selon un rapport officiel, les Bolsonaro père et fils auraient agi « dans le but d’interférer dans le déroulement de l’action pénale », notamment en s’efforçant d’entraver les poursuites judiciaires contre l’ex-chef d’État d’extrême-droite.
Ils sont accusés de « coercition dans le cadre du processus judiciaire » et de « tentative d’abolition de l’État démocratique de droit », des crimes passibles de peines cumulées allant jusqu’à douze ans de prison.
Eduardo Bolsonaro, troisième fils de l’ancien président, a suspendu son mandat parlementaire et réside depuis mars dernier, aux États-Unis où il plaide en faveur de son père, dénonçant ce qu’il qualifie de « tyrannie » du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, chargé de l’affaire.
Proche de l’administration Trump, il revendique son rôle dans l’instauration de droits de douane punitifs contre le Brésil, assurant que son père est victime d’une «chasse aux sorcières».
La recommandation d’inculpation s’étend également au pasteur évangélique, Silas Malafaia et à Paulo Figueiredo, petit-fils du dernier président de la dictature militaire, tous deux proches alliés de la famille Bolsonaro.
Par ailleurs, les enquêteurs ont affirmé avoir retrouvé sur le téléphone de Jair Bolsonaro une « demande d’asile politique » adressée au président argentin Javier Milei.
Daté de quelques jours après l’ouverture de l’enquête, le document de 33 pages évoque une « persécution politique au Brésil ».
La Cour suprême doit entamer, le 2 septembre, l’examen du procès de Jair Bolsonaro, poursuivi pour « tentative de coup d’État », « organisation criminelle armée » et divers délits liés aux violences post-électorales de 2022, qui avaient suivi la victoire de Luiz Inácio Lula da Silva.
L’ancien président, assigné à résidence début août pour avoir enfreint l’interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux, risque jusqu’à quarante ans de prison. Il rejette l’ensemble des accusations et affirme être victime d’une persécution politique.