Un an jour pour jour après l’assassinat de son chef charismatique Hassan Nasrallah, le mouvement libanais Hezbollah a répondu aux pressions internationales par un coup de force symbolique.
Devant des dizaines de milliers de partisans rassemblés samedi devant le mausolée de son prédécesseur à Beyrouth, son nouveau chef, Naïm Qassem a catégoriquement rejeté toute idée de désarmement du mouvement chiite.
«Nous n’abandonnerons pas nos armes. Nous ne permettrons pas le désarmement. Nous ferons face […] dans cette bataille existentielle et nous sommes prêts au martyre », a-t-il martelé, sous les acclamations d’une foule scandant «Mort à l’Amérique, mort à Israël».
Ce show de force, retransmis sur des écrans géants dans tout le pays, intervient dans un contexte de pression accrue sur le mouvement chiite libanais.
Affaibli par une guerre meurtrière avec Israël qui s’est achevée par un cessez-le-feu en novembre dernier, le Hezbollah est soumis à une intense campagne, soutenue par Washington, pour intégrer ses combattants et remettre son arsenal à l’État libanais. L’armée libanaise elle-même aurait élaboré un plan en ce sens.
Un discours fermement rejeté par la base du Hezbollah, comme en témoigne Wissam Hodjer, un employé de 51 ans : « Ce qui s’est passé depuis la dernière guerre a renforcé notre détermination […] Nous ne livrerons pas nos armes ».
La commémoration, marquée par la présence d’Ali Larijani, haut responsable iranien venu spécialement de Téhéran, a également été l’occasion pour le «Parti de Dieu» d’afficher son influence, au risque de provoquer des tensions internes.
Jeudi soir, la projection du portrait de Nasrallah sur un site emblématique de Beyrouth, malgré l’opposition des autorités, avait provoqué une polémique et poussé le Premier ministre, Nawaf Salam à demander l’arrestation des auteurs de cet acte.
Alors que le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a salué vendredi à la tribune de l’ONU les « efforts » libanais tout en exigeant «plus que des mots», le message de Naïm Qassem est sans équivoque.
Un an après la frappe israélienne qui a coûté la vie à son leader historique Nasrallah et à une grande partie des membres de son état-major militaire, le Hezbollah enterre toute velléité de compromis sur sa nature de mouvement armé, promettant une résistance acharnée et maintenant le Liban au bord du précipice.

