Le ministère russe de la Défense a annoncé que son armée à intercepté au cours de la nuit de dimanche à lundi, plus de 250 drones ukrainiens, qualifiant ces attaques aériennes des plus massives depuis le début du conflit il y a trois ans et demi.
Dans un communiqué officiel, le ministère précise que les défenses anti-aériennes ont abattu 40 appareils au-dessus de la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014, 62 au-dessus de la mer Noire et 5 autres sur la mer d’Azov.
Cette déferlante de drones, d’une ampleur exceptionnelle, a causé des dommages matériels concrets sur le sol russe. Une raffinerie de pétrole a été touchée à Touapsé, la station balnéaire de la région de Krasnodar, provoquant un incendie et la blessure de deux personnes. Plus au nord, dans la région frontalière de Belgorod, 5.400 habitants sont restés privés d’électricité à la suite de ces assauts combinés de drones et de missiles.
En parallèle, l’état-major ukrainien a fait état de son côté de 116 drones lancés par la Russie durant la même période. Les autorités ukrainiennes ont rapporté qu’un site d’infrastructure énergétique avait été frappé dans la région de Tcherniguiv et qu’une femme avait perdu la vie dans la région de Kherson.
Cette nuit d’échanges intensifs de frappes aériennes, constitue une escalade significative dans la stratégie de frappes profondes. Alors que Kiev cible habituellement les infrastructures énergétiques russes par vagues limitées, cette attaque d’une envergure inédite démontre une capacité opérationnelle renforcée.
Dans le même temps, Moscou a intensifié ses propres frappes contre le réseau électrique ukrainien, ravivant la crainte d’une campagne systématique visant à priver le pays d’électricité à l’approche de l’hiver, une stratégie déjà employée en 2024.
Cette intensification des hostilités aériennes à l’aide de drones et de missiles survient dans un contexte de ralentissement de la progression terrestre russe.
Selon une analyse de l’AFP basée sur les données de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), les gains territoriaux de Moscou sont passés de 634 km² en juillet à 447 km² en septembre dernier, alors que les efforts de médiation diplomatique engagés par l’administration Trump semblent durablement enlisés.