L’UE met en garde contre l’escalade russe après les incursions de drones dans l’espace aérien européen

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas a lancé un avertissement sans précédent lundi 13 octobre, accusant la Russie de « jouer avec la guerre » après une série de violations de l’espace aérien européen par des drones et des avions russes. 

« Chaque violation comporte un risque d’escalade, involontaire ou non. Nous dépassons le cadre d’un conflit hypothétique », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Kiev, la capitale ukrainienne.

Ces déclarations font suite à plusieurs incidents survenus depuis la fin de l’été dans l’espace aérien de pays membres de l’Union Européenne (UE), dont la Pologne, l’Estonie, le Danemark et l’Allemagne. 

Le 19 septembre, trois avions de combat russes ont pénétré l’espace aérien estonien pendant douze minutes, tandis que le Danemark a documenté fin septembre dernier, le survol de sites sensibles, incluant une base militaire, par des drones attribués à la Russie.

Mme Kallas s’est rendue à Kiev où elle a été accueillie par son homologue ukrainien, Andriï Sybiga, pour réaffirmer le soutien financier et militaire de l’UE à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Les discussions entre les deux responsables ont porté  notamment sur la protection du système énergétique ukrainien, sévèrement affecté par une récente intensification des frappes russes. 

« L’ennemi cherche à affecter l’état d’esprit de la population en ciblant les infrastructures », a souligné Sybiga, appelant à un renforcement urgent des défenses antiaériennes de son pays.

La situation sur le terrain reste critique : le ministère ukrainien de l’Énergie a annoncé des coupures d’électricité dans au moins sept régions suite aux récentes attaques russes. Par ailleurs, un couple a perdu la vie dans une attaque de drones russes dans la région de Zaporijjia.

Face à cette escalade, Mme Kallas a plaidé pour une transformation de la puissance économique européenne en dissuasion militaire renforcée. « Pour éviter la guerre, nous devons nous doter des moyens de notre sécurité », a-t-elle insisté, alors que les frontières européennes font l’objet de provocations aériennes répétées du côté russe.