Le Parlement européen a décerné ce mercredi son prestigieux prix Sakharov pour la liberté de l’esprit à deux journalistes emprisonnés, le Biélorusse Andrzej Poczobut et la Géorgienne Mzia Amaghlobeli.
Dans une déclaration solennelle prononcée dans l’hémicycle strasbourgeois, la présidente de l’institution, Roberta Metsola, a salué le courage de ces deux professionnels de l’information « simplement pour avoir fait leur travail et dénoncé l’injustice ».
« En décernant ce prix à Andrzej Poczobut et Mzia Amaghlobeli, nous honorons deux journalistes dont le courage est une source d’inspiration pour tous ceux qui refusent d’être réduits au silence », a déclaré la présidente Metsola. Elle a souligné que « tous deux ont payé un lourd tribut pour avoir osé dire la vérité face au régime, devenant ainsi des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie ».
Andrzej Poczobut, correspondant du influent journal polonais Gazeta Wyborcza, purge actuellement une peine de huit ans de prison dans la colonie pénitentiaire de Novopolotsk. Sa condamnation, pour « atteinte à la sécurité nationale de la Biélorussie », est largement considérée par la communauté internationale comme une représailles pour son travail journalistique indépendant et sa couverture critique du régime en place.
De son côté, Mzia Amaghlobeli, journaliste de premier plan et fondatrice de deux médias indépendants en Géorgie, a été condamnée en août à deux ans d’emprisonnement. Les circonstances de sa condamnation – une altercation physique avec un chef de police lors d’une manifestation pro-européenne – ont été dénoncées par les organisations de défense des droits humains comme un prétexte pour museler la liberté de la presse dans le pays.
La remise officielle du prix Sakharov interviendra lors d’une cérémonie solennelle au Parlement européen en décembre. Ce choix symbolique fort du Parlement européen intervient dans un contexte de préoccupation croissante concernant la détérioration de la liberté de la presse dans plusieurs pays d’Europe, envoyant un message de soutien sans équivoque à tous ceux qui, sur le continent, continuent de défendre la liberté d’expression face à la répression.