Le parti « Action et Solidarité » (PAS) a consolidé son pouvoir en Moldavie, en remportant fin septembre dernier, une majorité absolue de 55 sièges sur 101 au Parlement. Ce résultat offre au gouvernement sortant un mandat clair pour poursuivre son orientation occidentale, dans un scrutin entaché par des accusations d’ingérence russe, que le Kremlin a fermement nié.
La présidente de la Moldavie, Maia Sandu a ensuite officialisé la nomination d’Alexandru Munteanu au poste de Premier ministre, déclarant qu’«après consultation des groupes parlementaires, j’ai signé aujourd’hui le décret nommant M. Alexandru Munteanu candidat au poste de Premier ministre », dont l’investiture devrait être confirmée par un vote parlementaire dans les prochains jours.
Ce choix stratégique marque un virage de l’exécutif moldave vers l’expertise économique sous le mandat de Munteanu, un technocrate de 61 ans, sans expérience politique, mais jouissant d’un profil international prestigieux.
Ancien cadre de la Banque mondiale, il est diplômé de l’Université Columbia à New York et de l’Université d’État de Moscou. Citoyen moldave, roumain et américain, il a fondé une société d’investissement et a présidé l’Alliance française en Moldavie pendant plus de trente ans.
Sa mission prioritaire sera de stimuler la croissance en Moldavie, l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Lors d’une récente interview, le futur chef du gouvernement s’est dit « agacé » par cette étiquette et a fixé un objectif ambitieux : « Je ferai tout mon possible pour que nous rejoignions l’Union européenne d’ici 2028 ».
Si l’opposition prorusse reconnaît ses compétences d’économiste, elle a quand même, annoncé qu’elle ne lui apporterait pas son soutien. Pour l’analyste politique Nicolae Negru, ce remaniement est significatif : « Le choix de M. Munteanu révèle un glissement des priorités du pays, des questions de sécurité vers l’économie ». La population, ayant choisi « la paix et la prospérité », attend désormais des résultats concrets de la nouvelle équipe gouvernementale.