Les élections législatives du 30 octobre au Pays-Bas, ont livré un verdict serré, plaçant l’extrême-droite de Geert Wilders à égalité avec le parti progressiste D66, selon la projection publiée jeudi, après le dépouillement des bulletins de vote dans 95% des bureaux de vote. Le Parti pour la Liberté (PVV) de Wilders et la formation D66 de Rob Jetten obtiendraient chacun 26 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du parlement néerlandais.
Ce scrutin, suivi de près dans les capitales européennes comme indicateur de la poussée des formations d’extrême-droite continentales, réserve un net revers à Geert Wilders, dont le parti vient de perdre onze sièges par rapport à la percée historique réalisée en 2023.
«Les électeurs se sont exprimés. Nous espérions un autre résultat mais nous sommes restés fidèles à nous-mêmes», a concédé le leader d’extrême-droite, Wilders sur la plateforme X.
La nuit électorale aura été marquée par un suspense particulier. Les premiers sondages à la sortie des urnes, plaçaient le D66 en tête avec 27 sièges, devant les 25 du PVV, mais le dépouillement avancé a finalement conduit à cette égalité parfaite, barrant ainsi le chemin à Wilders d’accéder au poste de Premier ministre. Les principaux partis avaient en effet exclu d’avance de s’allier avec le PVV, jugé trop radical.
Cette configuration ouvre une période de tractations politiques complexes pour former une coalition gouvernementale dans un paysage politique durablement fragmenté dans le pays.
La même configuration propulse simultanément Rob Jetten, 38 ans, en pole position pour devenir le plus jeune Premier ministre de l’histoire des Pays-Bas et le premier ouvertement homosexuel. «On l’a fait !», s’est exclamé le chef de D66 devant ses supporters en liesse à Leyde, brandissant un discours optimiste sur la capacité à « vaincre les mouvements populistes ».
Le processus de formation d’un nouvel exécutif s’annonce particulièrement long et incertain. «Les partis sont idéologiquement très différents, ce qui rendra les compromis très difficiles» pour une future coalition, a anticipé Sarah de Lange, professeure de sciences politiques à l’université de Leiden.
Derrière les deux formations en tête, le VVD (libéral) est crédité de 22 sièges et l’alliance gauche Verts/Travail de 20 sièges.
En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre démissionnaire, Dick Schoof devrait assurer l’intérim des affaires courantes jusqu’à la nomination de son successeur.

