L’armée russe a lancé une nouvelle frappe aérienne d’envergure contre des infrastructures énergétiques ukrainiennes, faisant au moins trois morts, dont une fillette, et provoquant d’importantes coupures d’électricité à travers le pays.
Selon Kiev, il s’agit de l’une des opérations les plus massives de ces dernières semaines, alors que l’hiver approche et que Moscou intensifie sa stratégie de guerre énergétique.
« L’ennemi a utilisé plus de 650 drones et plus de 50 missiles», a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Les frappes ont touché dix régions et visé non seulement des installations énergétiques, mais aussi des immeubles résidentiels.
À Zaporijjia, deux personnes ont été tuées dans l’effondrement d’habitations et une fillette de sept ans est décédée plus tard, à Vinnytsia, où plusieurs civils ont également été blessés.
Le ministère russe de la Défense a revendiqué une opération « massive » ciblant des « entreprises militaro-industrielles », des infrastructures énergétiques et des aérodromes militaires en Ukraine.
Moscou affirme par ailleurs la prise de contrôle de deux villages sur le front nord-est et sud, Sadové dans la région de Kharkiv et Krasnoguirské dans celle de Zaporijjia, alors que l’armée ukrainienne perd du terrain depuis plusieurs mois.
Les dégâts sur les centrales thermiques sont importants, alerte le groupe ukrainien privé DTEK. Son directeur, Maxim Timtchenko, estime que la Russie cherche à « détruire complètement le système énergétique ukrainien ». L’opérateur public Ukrenergo a imposé des coupures d’urgence avant de passer au délestage pour stabiliser le réseau électrique national.
À Kiev, des journalistes ont entendu voler des drones toute la nuit du mercredi à jeudi. L’armée ukrainienne affirme avoir abattu 592 drones et 21 missiles, tandis que la Russie dit avoir détruit 170 drones ukrainiens sur son territoire.
Depuis le début de l’invasion en 2022, la Russie vise régulièrement les infrastructures civiles. L’Ukraine riposte avec des frappes longue portée, ciblant désormais les infrastructures énergétiques russes pour perturber les exportations pétrolières.
La semaine dernière, Washington et l’Union européenne ont renforcé les sanctions contre le secteur pétrolier russe, espérant peser sur le financement de la guerre menée par Moscou en comptant sur sa manne pétrolière et gazière.

