Le socialiste du parti américain des Démocrates, Zohran Mamdani a créé la surprise politique de ce mardi 4 novembre en remportant la mairie de New York, au terme d’un scrutin local particulièrement scruté à l’échelle nationale et considéré comme un premier test électoral de demi-mandat pour le président républicain, Donald Trump.
À 34 ans, ce représentant de l’aile gauche du Parti démocrate devance l’ancien gouverneur centriste, Andrew Cuomo et le républicain Curtis Sliwa, selon les premiers résultats relayés par plusieurs médias américains. Il deviendra, le 1er janvier, le premier maire musulman de la plus grande ville des États-Unis, New-York.
Saluant une « victoire de l’espoir sur la tyrannie », Mamdani a affirmé que New York pouvait «montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre».
Le vainqueur, élu du Queens depuis 2020, a fait de la lutte contre la vie chère, le cœur-battant de sa campagne, défendant l’encadrement des loyers, ainsi que la gratuité des bus et des crèches. Si Donald Trump l’a qualifié de «communiste», ses propositions relèvent d’une social-démocratie assumée.
La campagne a été marquée par une virulente offensive du camp républicain. Trump lui-même avait exhorté les électeurs juifs à faire barrage au candidat, allant jusqu’à déclarer sur Truth Social que tout électeur juif votant pour lui était «stupide», l’accusant de «haïr» la communauté en raison de son engagement pro-palestinien.
Mamdani, régulièrement attaqué sur sa position critique envers la politique israélienne de la Maison Blanche, est resté inflexible tout en multipliant les gestes de soutien envers les New-Yorkais juifs.
Né en Ouganda dans une famille d’intellectuels d’origine indienne, arrivé aux États-Unis à l’âge de 7 ans et naturalisé en 2018, Mamdani incarne une nouvelle génération politique.
Très populaire auprès des jeunes et des abstentionnistes, il a dominé les sondages depuis sa victoire surprise à la primaire démocrate en juin. La participation dépasse désormais les deux millions de votants, un record depuis plusieurs décennies.
Malgré des réticences internes, notamment de hautes figures du Parti démocrate, Mamdani promet de «tourner la page de la politique du passé» et son élection ouvre une nouvelle ère dans une ville qui se veut, selon ses mots, une ville «lumière dans une période d’obscurité politique».