La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Kaja Kallas a réaffirmé lundi, la détermination de l’UE à parvenir rapidement à une décision sur l’utilisation des avoirs russes gelés afin de financer les efforts de guerre de l’Ukraine, soulignant le rôle central de la Belgique dans ce dossier sensible.
Alors que les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réunissaient à Bruxelles, Kaja Lallas a souligné devant la presse, la nécessité d’aboutir à un accord concret dès cette semaine, affirmant que «nous ne quitterons pas la réunion de jeudi sans résultats»
Elle a expliqué que l’option actuellement privilégiée repose sur un mécanisme de «prêt de réparations» qui constitue l’approche la plus crédible pour soutenir Kiev tout en envoyant un message politique fort à Moscou. «Cela signifie clairement que ceux qui causent des destructions doivent en assumer le coût», a-t-elle affirmé.
La diplomate européenne a indiqué que la mise en œuvre de cette solution nécessite impérativement l’adhésion de la Belgique qui détient la majorité des avoirs russes gelés en Europe occidentale, via la plateforme financière Euroclear, basée à Bruxelles. « Sans la Belgique, ce serait extrêmement compliqué », a-t-elle reconnu, appelant à une position commune des États membres.
Au-delà de la question financière, Kaja Kallas a insisté sur la nécessité de garanties de sécurité «tangibles» pour l’Ukraine dans la perspective d’éventuelles négociations de paix. « Il ne peut s’agir de simples déclarations ou de promesses écrites. Il faut des capacités réelles et une présence concrète pour permettre à l’Ukraine de se défendre» face à la Russie, a-t-elle martelé.
Concernant les exigences russes, notamment un retrait ukrainien du Donbass, la cheffe de la diplomatie européenne a mis en garde contre toute concession territoriale excessive, avertissant que cette région ne représente pas l’objectif final de Moscou, et une cession ouvrirait la voie à une avancée plus large de la Russie sur l’ensemble du territoire ukrainien.
Alors que plusieurs États membres, dont la Hongrie, l’Italie et la République tchèque, expriment des réserves juridiques, l’UE a déjà décidé d’«immobiliser indéfiniment» les avoirs russes. Les dirigeants européens devront trancher lors du sommet prévu les 18 et 19 décembre à Bruxelles qui se tiendra dans un contexte de fortes tensions diplomatiques et financières.

