Le groupe allemand de défense Rheinmetall a annoncé mardi la signature d’un accord stratégique avec l’entreprise polonaise de «deep-tech» SATIM Monitoring Satelitarny, portant sur la fourniture de technologies destinées au programme de reconnaissance satellitaire de nouvelle génération SPOCK-1, conçu pour les forces armées allemandes.
Dans le cadre de ce partenariat, SATIM interviendra comme fournisseur technologique clé et mettra à disposition du groupe allemand, ses solutions reposant sur l’intelligence artificielle, capables de convertir d’importants volumes d’images radar à synthèse d’ouverture (SAR) en renseignements opérationnels exploitables par les acteurs militaires et de la défense. Cet accord consolide la place de SATIM au sein du portefeuille spatial de plus en plus étoffé de Rheinmetall.
Contrairement aux capteurs optiques traditionnels, les satellites SAR utilisent le radar, permettant une observation permanente du terrain, quelles que soient les conditions météorologiques, de jour comme de nuit. Ces capacités sont désormais considérées comme essentielles pour les missions modernes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR).
Rheinmetall a précisé que le système serait géré depuis l’Allemagne, renforçant ses capacités nationales en matière d’ISR et améliorant la connaissance de la situation tactique. L’entreprise inscrit ainsi ce projet dans sa stratégie d’adaptation à «un espace de bataille de plus en plus numérique et connecté».
« Notre partenariat avec SATIM marque une étape majeure dans la mise en œuvre de la stratégie de Rheinmetall», a déclaré Timo Haas, directeur général de Rheinmetall Electronics. De son côté, le PDG de SATIM, Jacek Strzelczyk, a salué une alliance entre «l’agilité d’une start-up innovante et l’expérience opérationnelle d’un leader mondial de la défense», en phase, selon lui, avec les priorités stratégiques de sécurité de l’Allemagne.
Le programme offrira à l’armée allemande la «Bundeswehr», un accès exclusif à une constellation de satellites radar, destinée notamment à renforcer le flanc oriental de l’OTAN et à soutenir la 45ᵉ brigade blindée allemande stationnée en Lituanie.
La production des premiers satellites doit démarrer au troisième trimestre 2026 sur le site de Rheinmetall à Neuss, avec une mise en service progressive attendue jusqu’en 2030.