Le Yémen décrète l’état d’urgence face à l’avancée des séparatistes

Le gouvernement du Yémen a décrété un état d’urgence de 90 jours à compter du mardi 30 décembre, dans le but affiché de contrer toute tentative de fragmentation du pays, a annoncé dans un communiqué, le président du Conseil présidentiel yéménite et commandant suprême des forces armées, Rashad al-Alimi, précisant que cette mesure pourra être prolongée si la situation l’exige.

Le texte ordonne à toutes les unités militaires déployées dans les gouvernorats de Hadramout et d’Al-Mahra de regagner immédiatement leurs positions d’origine, en coordination avec la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement reconnu par la communauté internationale. 

Les points de contrôle devront être remis aux «Forces du Bouclier de la Patrie», une structure affiliée au pouvoir légitime. Les gouverneurs de ces deux régions se voient confier des pouvoirs élargis afin d’assurer la transition administrative et sécuritaire.

Dans le cadre de cet état d’exception, une interdiction aérienne, maritime et terrestre de 72 heures entre en vigueur sur l’ensemble des points d’entrée du pays, à l’exception de ceux bénéficiant d’une autorisation explicite de la coalition arabe. Les institutions publiques sont appelées à appliquer strictement ces décisions.

Selon le communiqué, la proclamation de l’état d’urgence repose sur les prérogatives constitutionnelles du Conseil présidentiel et s’inscrit dans la continuité de l’Initiative du Golfe, de ses mécanismes d’application et du décret ayant instauré l’actuel organe exécutif. L’objectif affiché est de «préserver l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale» du Yémen, tout en répondant au «coup d’État» lancé en 2014.

Le pouvoir accuse en outre, des «insurgés» soutenus par les Émirats arabes unis d’alimenter une agitation armée dans l’Est du pays, avec pour finalité présumée la division du territoire. Abu Dhabi n’a, pour l’heure, pas réagi à ces accusations.

Cette décision intervient dans un contexte politique et sécuritaire extrêmement fragile, alors que le pays demeure profondément fragmenté après près d’une décennie de guerre civile.