Maroc- Belgique- Allemagne: des relations moins opaques qu’avec Bruxelles

michel
Dans les relations du Maroc avec l’Union européenne, il faut toujours faire la distinction entre les liens bilatéraux avec chacun des Etats membres, qui sont généralement clairs et fluides, et les rapports avec Bruxelles où la clarté se perd souvent dans les dédales de la bureaucratie européenne. C’est ce qui vient d’être illustré par les visites concomitantes, lundi à Rabat, du premier ministre belge, Charles Michel, et du ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière.

L’un et l’autre ont clairement réaffirmé le soutien de la Belgique et de l’Allemagne au Maroc dans le litige Maroc-UE, né de l’annulation par la Cour de justice de l’Union européenne de l’accord agricole signé entre les deux parties en 2012. Ceci, au moment où le royaume s’est plaint de la « gestion opaque de ce dossier par certains services de l’UE ». Ce qui a obligé Rabat à décider de suspendre tout contact avec les institutions européennes, à l’exception des échanges sur ce dossier, en attendant d’y voir plus clair.

Mais à Rabat, chacun de son côté, le premier ministre belge et le ministre allemand de l’Intérieur ont fait part de la volonté de leurs pays d’œuvrer pour surmonter cette situation. Lors des entretiens entre le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et son homologue belge, Charles Michel, les deux parties ont évoqué avec toute franchise, les questions bilatérales qui les préoccupent.

Du dossier migratoire et du traitement des flux migratoires provenant notamment de l’Afrique subsaharienne, à la coopération sécuritaire dans le contexte des défis actuels à l’échelle internationale, en passant par la coopération bilatérale dans divers domaines, les échanges étaient clairs et la volonté de coopération évidente.

Même ambiance lors de la rencontre du chef du gouvernement avec le ministre allemand de l’Intérieur. Thomas de Maizière a ainsi salué les réformes entreprises par le Maroc qui font du Royaume un partenaire principal de l’UE, jouissant de la sécurité et de la stabilité dans une région en pleine ébullition.

Auparavant, le ministre allemand avait convenu avec son homologue marocain Mohamed Hassad des procédures de rapatriement des ressortissants marocains qui s’étaient rendus illégalement en Allemagne dans le sillage des flux des réfugiés.

Les deux parties ont également convenu de signer rapidement un nouvel accord en matière de sécurité globale, qui englobe toutes les formes de criminalité, particulièrement la lutte antiterroriste. C’est dire à quel point la relation Maroc-UE gagnerait à s’imprégner de la sincérité et de la franchise qui marquent les liens bilatéraux du royaume avec les Etats membres.