Une fois encore, la récente réunion des professionnels du transport avec le ministère des transports a eu pour objet le système des agréments. La question est récurrente. Plusieurs raisons à cela, dont notamment, l’augmentation du nombre d’agréments, la saturation de certaines lignes et la concurrence de plus en plus rude que doivent subir les petits opérateurs. Le nombre de titres va croissant et est estimé par les professionnels du transport à plus de 11 000. Ainsi pour la seule ligne de Casablanca-Beni Mellal, il faut compter une centaine d’agréments. Cette même ligne n’en comptait que 25 il y a à peu près une vingtaine d’années. Pour beaucoup, le système des agréments est une grande énigme. La distribution des agréments se fait de manière aléatoire et surtout peu transparente. Elle profiterait à une minorité de personnes relativement aisées selon le journal l’economiste qui a consacré une enquête assez fouillée à ce sujet .Etant donné le nombre de maux dont souffre le secteur, une mise à niveau de celui-ci s’impose de plus en plus comme une nécessité. Problème, les bénéficiaires des agréments se sont constitués autour d’un lobby relativement important. Ce qui donne un avant de goût des difficultés auxquelles va se heurter d’emblée toute tentative de réforme du secteur. Ceci est d’autant plus valable que la fédération nationale des syndicats des transporteurs routiers du Maroc (FNSTRM) préconise le retrait de 40% des agréments. Entre libéralisation du secteur ou réforme de celui-ci, le ministère des transports semble plutôt pencher pour la deuxième option. Ce dernier apporte un début de solution à travers la mise en œuvre d’un projet de catégorisation des professionnels. Celui-ci est décliné en trois catégories A, B, C ; en prenant compte plusieurs critères comme le type des prestations, la logistique, les lignes desservies, ou encore la disponibilité des gares. Un premier tableau de catégorisation des entreprises de transport avait déjà été élaboré par le ministère des transports, il y a environ deux ans. Celui-ci n’a pas pour autant débouché sur une solution. Pour leur part, les professionnels des transports réclament une mise à niveau du secteur avec idéalement la mise en œuvre d’une régionalisation des transports. La cessation des distributions des agréments, notamment dans les grandes lignes fait également partie des demandes des transporteurs. La réforme des transports des voyageurs est une réalité à laquelle le gouvernement ne peut plus échapper, d’autant plus que les pratiques observées dans le secteur ne correspondent plus vraiment à la nouvelle ère démocratique dans laquelle le Maroc s’est inscrit.