La réponse du Maroc était attendue après les « regrets » hésitants de Ban Ki-Moon, et c’est le ministère des Affaires étrangères et de la coopération qui s’en est chargé en affirmant mardi que la situation provoquée par « les propos et les actes inadmissibles du Secrétaire Général ne peut se réduire à un simple +malentendu+. Il s’agit, en réalité, d’actes d’une gravité sans précédent, qui ne sont ni justifiables ni effaçables ».
Le ministère a toutefois réitéré la disposition du Maroc à s’engager dans un dialogue responsable et constructif au sujet de la crise provoquée par les propos du SG de l’Onu. De même, « le Maroc poursuit, de manière engagée et constructive, l’interaction avec les membres du Conseil de Sécurité, conformément à l’appel de ce dernier d’engager un dialogue sur les circonstances qui ont mené à la situation actuelle », a indiqué le porte-parole du ministère.
« Les canaux, le cadre et les paramètres appropriés pour ce dialogue ont été identifiés », a rappelé le Porte-parole, soulignant que « le Maroc ne ménage aucun effort pour s’y engager, dès aujourd’hui, dans le respect total de sa position déjà exprimée et de ses décisions désormais actées ».
Revenant sur les dérapages de Ban Ki-Moon, le porte-parole du ministère a précisé que « ces actes compromettent sérieusement les principes fondamentaux du mandat de facilitation confié par le Conseil de Sécurité, et se départissent de l’exigence de neutralité et d’impartialité auxquelles le Secrétariat Général de l’Onu devrait s’astreindre ».
« Le différend avec le Secrétaire Général ne peut, non plus, être réduit à la seule question de l’usage partial et injustifié du terme ‘occupation’, malgré son caractère grave et sans précédent. Utiliser cette expression même ‘une fois et à titre personnel’ n’est pas plus une excuse qu’un alibi”, a poursuivi la même source, affirmant qu’”à ce niveau de responsabilité, les termes ont un sens et des implications politiques et juridiques et les positions personnelles n’ont pas lieu d’être”.
D’autres gestes et propos du Secrétaire Général, au mépris de l’exigence de neutralité, ne sauraient non plus être ignorés. En effet, en déclarant que la Minurso était prête à organiser exclusivement un référendum, le SG a violé son mandat de facilitation tel qu’encadré par les résolutions du Conseil de Sécurité, a ajouté le Porte-parole, affirmant que depuis 2004, l’option référendaire n’est plus évoquée par le Conseil de Sécurité pour résoudre ce différend régional. Même l’Assemblée Générale n’y fait plus référence depuis 2007, a-t-il rappelé.
De même, « les marques d’alignement qu’ont été le ‘V de la victoire’ brandi par M. Ban Ki Moon et son inclinaison devant l’étendard d’une entité fantoche non reconnue par l’Onu sont également une violation du devoir d’impartialité du Secrétariat Général, et autant d’affronts au Maroc et au peuple marocain dans l’ensemble de ses composantes ».
« S’agit-il là également d’un ‘malentendu’ autour d’actes uniques et de réaction personnelle ? », s’est interrogé le Porte-parole.