Agadir : que cache la démission de Tariq Kabbaj ?

La démission du maire d’Agadir cache-t-elle un malaise dans les relations entre les institutions représentatives au niveau local et l’autorité de tutelle, ou est-elle le signe de calculs politiciens entretenus par l’opposition contre la majorité dans les conseils de villes ?
En tout cas, le départ fracassant de Tariq Kabbaj, avec 27 conseillers USFP de la municipalité d’Agadir, ne laisse pas de se poser des questions. Même si des membres dirigeants de l’USFP auraient pris l’initiative d’essayer de l’en dissuader, il n’en demeure pas moins que Tariq Kabbaj n’est pas le premier à jeter l’éponge. Il y a quelques semaines, la maire de Marrakech Fatima-zohra Mansouri, avait claqué la porte avant de se rétracter à l’insistance de son parti, le PAM. La démission de la première maire de la ville ocre avait fait l’effet d’une bombe, faisant craindre une paralysie des affaires courantes et le renvoi des projets programmés dans la destination touristique N°1 du pays. Mais avant elle, l’autre maire PAM à Tanger, Samir Abdelmoula, avait dû partir pour de bon, en octobre 2010. Il avait alors pointé du doigt les « pressions » exercées par des lobbies financiers en complicité avec des politiciens qui « paralysaient la cohésion de la majorité » dans le conseil de la ville du Détroit. Cette situation d’incertitude, qui persiste aussi à Casablanca la capitale économique du pays, n’est certainement pas étrangère aux tractations, parfois obscures, qui ont accompagné la formation de bon nombre de bureaux des conseils de villes. Mais aujourd’hui, le risque est grand de se retrouver dans une situation où les élus locaux seraient totalement incapables d’assurer convenablement la gestion des affaires de leur ville. Les citoyens seraient les premières victimes de ce gâchis.
Au lieu de se consacrer à la conduite de secteurs aussi sensibles que le transport, la propreté, les activités d’animation…, les édiles s’épuiseraient dans des luttes aussi interminables qu’inutiles. Une telle situation va en tout cas à l’encontre de l’esprit et de la lettre de la nouvelle Constitution, qui suppose responsabilité et transparence.