Depuis son lancement en octobre 2010, le programme de renouvellement du parc de taxis n’aurait bénéficié qu’à quelques 400 personnes. Maigre performance comparé à l’objectif initial qui prévoyait de subventionner 4200 chauffeurs de petits taxis sur les 8000 que compte la ville de Casablanca. Pour rappel, la subvention représente 30% du prix d’achat d’un véhicule neuf et est plafonnée à 35 000 dirhams. Une prime à la casse fixé à 15 000 vient s’ajouter à cette subvention.Entre contraintes budgétaires et lourdeur administrative, le programme éprouve toutes les peines du monde à décoller. En effet, la principale raison avancée pour expliquer le phénomène résiderait dans le retard pris dans le déblocage des fonds par l’état. Selon le syndicat des taxis, ce sont les contraintes budgétaires du ministère des finances qui seraient à l’origine du blocage des dossiers. Les 150 millions de dirhams alloués au programme devant être déboursés par le ministère des finances. Au blocage financier, s’ajoute un blocage administratif dans la mesure où le programme de renouvellement des taxis a été lancé au même moment que le projet de mise en œuvre du nouveau contrat d’exploitation devant régir les relations opérateurs et titulaires de l’agrément. Ceci est d’autant plus valable que ce contrat est la condition sine qua non pour pouvoir bénéficier de la subvention. Actuellement seuls 2000 opérateurs, grands et petits taxis confondus, disposeraient d’un contrat type. Le nouveau contrat-type, censé remplacer l’ancien, est le produit commun du ministère de la justice et du ministère de l’intérieur. Son entrée en vigueur était normalement programmée pour le mois d’août. Ceci dit, ce nouveau contrat n’a pas encore dépassé le stade de projet tant les discussions relatives aux dispositions qu’il introduit sont nombreuses. Parmi les points de divergence, figure notamment la fixation de la durée d’exploitation à 6 ans renouvelable une fois, disposition que les opérateurs rejettent. La mise en place de contrats indéterminés parait pour plusieurs d’entre eux comme étant une bien meilleure alternative, d’autant plus que les chauffeurs de taxis sont dépourvus de toute forme de couverture sociale ou d’assurance-chômage. A cet effet, la durée de six ans comporte pour eux un gros risque et peut contribuer à l’accentuation de la précarité de leurs conditions de travail.