Plus de 10 jours après les législatives qui se sont soldées par la victoire du PJD, les médias grouillent d’indiscrétions et de supputations sur les difficultés, mais aussi sur les possibilités qui s’offrent à Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement désigné par le souverain pour la formation d’une majorité.
Si la plupart des projections vont dans le sens d’un gouvernement qui ne devrait pas voir le jour avant la fin de la COP22 dans un mois, celles-ci n’écartent pas d’imminentes tractations formelles ou en coulisses. Et c’est là où les complications commencent pour Benkirane, surtout que le PAM (102 sièges) a résolument choisi le camp de l’opposition.
Avec ses 125 sièges sur 395 au Parlement, le patron du parti islamiste est obligé d’atteindre une majorité confortable d’au moins 210 voix. Mais il se retrouve avec des alliés de son ancienne majorité sortis fortement diminués des législatives du 7 octobre.
Le fidèle PPS a enregistré un net recul à 12 sièges seulement, alors que le MP n’est plus qu’à 27 députés et que les relations avec le RNI (37 sièges) sont des plus compliquées. Même avec cet improbable assemblage, le chef du gouvernement se retrouvera avec une majorité étriquée de 201 voix au Parlement seulement.
Reste l’option de la Koutla. Si le chef du gouvernement avait exprimé sa préférence pour une majorité rassemblant le PJD, l’Istiqlal, l’USFP et le PPS, là aussi le compte n’y est qu’à moitié. Avec 203 sièges, c’est 5 petites voix seulement au-dessus de la majorité requise de 198. Loin de mettre une telle coalition à l’abri de votes surprises ou de défections imprévues.
Les deux options sont autant de casse-tête politiques l’une que l’autre, et Benkirane ne pourra pas éviter de recourir à des combinaisons qui ne manqueront de surprendre plus d’un.