L’étau se resserre autour du chef du gouvernement qui, visiblement, n’a plus d’arguments pour justifier le blocage, depuis quatre mois et demi maintenant, des négociations pour la formation d’un nouvel Exécutif.
La dernière sortie de Benkirane durant le week-end reflète son embarras, alors que le chef du RNI Aziz Akhannouch et le dirigeant haraki du MP, Mhand Laenser, maintiennent leur exigence pour la constitution d’un « gouvernement fort et homogène ». Les deux principaux interlocuteurs politiques du chef du gouvernement insistent toujours pour inclure les socialistes de l’USFP.
Une exigence devant laquelle le dirigeant islamiste résiste toujours, sachant que, arrivé premier aux élections avec 125 sièges, son parti le PJD est quand même incapable de former une majorité sans le RNI et le MP réunis. Des voix au sein du parti islamiste ne partageraient plus l’obstination de Benkirane contre Driss Lachgar.
Une situation pour le moins inconfortable qui explique peut-être la lassitude du chef du gouvernement désigné qui a finalement reconnu que « cette situation ne pouvait durer éternellement ».
Un raisonnement logique qu’il a conclu par une conclusion qui l’est tout aussi: « Je n’attends que le retour de SM le Roi pour lui présenter le gouvernement s’il est formé. Autrement, je lui annoncerai mon échec ».
Mais, cette conclusion pourrait cacher une nouvelle surenchère, à travers laquelle Benkirane met à l’épreuve ses interlocuteurs de trouver une autre solution à cette impasse politique et constitutionnelle.