Les déboires de Salaheddine Mezouar ne semblent pas près de s’arrêter. Le ministre des finances et chef du parti libéral centriste du Rassemblement National des Indépendants (RNI) continue de recevoir des coups de partout. Après avoir été désavoué par ses propres collègues de la majorité gouvernementale pour son rapprochement avec deux autres partis de l’opposition, le ministre des finances est à présent confronté à une fronde à l’intérieur de sa propre formation.
Le bouillonnement est tel que des rumeurs ont circulé sur la constitution d’un mouvement dissident, voire la création d’un autre parti. Une dissidence d’autant plus inquiétante pour Mezouar qu’elle est menée par des membres influents du Comité central et du Conseil national du RNI. Ce sont pour la plupart des Rnistes de la région de Casablanca. Il est vrai que Mezouar, dans un moment de colère, les avait qualifiés de « généraux » pour s’être prétendument opposés à ses réformes à l’intérieur du parti. A quelques semaines des législatives sous la nouvelle Constitution, Salaheddine Mezouar semble déterminé à secouer le cocotier. Il veut s’attaquer aux candidatures du parti dans les régions, à la question des jeunes, des femmes… Autant de domaines qui touchent de gros intérêts de particuliers et de groupes à l’intérieur du parti. Des domaines où les intérêts des jeunes et des apparatchiks ne convergent pas nécessairement, loi de là. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Salaheddine Mezouar se retrouve coincé avec des scandales à répétition dont il n’avait vraiment pas besoin. Alors que l’affaire du ministre Rniste Moncef belkhayat, épinglé pour la location à un prix insensé d’une Audi A8 de fonction, était encore présente dans les esprits, voilà que Mezouar est confronté à un autre scandale. Cette fois, c’est le député RNI Driss Bekkali, qui a défrayé la chronique en se présentant complètement soûl au Parlement. Il a été gentiment prié de quitter les lieux. Une attitude à l’opposé de celle de Mezouar, qui a aussitôt exclu le malheureux député du parti.