L’extrême-gauche marocaine va-t-elle droit dans le mur? Après avoir échoué à canaliser les jeunes manifestants du mouvement du 20 février, au profit de leurs desseins politiques et idéologiques, certaines formations d’opposition radicale, ont opté pour la politique de l’autruche. Au lieu de monter au ring pour affronter leurs rivaux lors des prochaines élections législatives, prévues pour le 25 novembre 2011, comme s’y préparent les grandes formations classiques de gauche comme de droite ou du centre, ces partis ont opté pour la solution de la facilité « le boycott ».
Le samedi 17 septembre, le Parti socialiste unifié (PSU), après un débat houleux au sein de son Conseil national, est parvenu à la conclusion de boycotter le scrutin. Pourtant des membres chevronnés du PSU comme Bensaid Aït Idder, qui est l’un des membres fondateurs du parti, s’est prononcé en faveur de la participation de son parti aux prochaines élections. Etant conscient que compte tenu de l’actuel équilibre des forces, le PSU et les autres partis d’extrême-gauche ne feront pas le poids devant les poids lourds de l’échiquier politique national, le vieux routier Aït Idder a prévenu ses militants que la décision de «boycotter les élections exige la constitution d’un véritable contre-pouvoir dans la rue . Mais, jusqu’à maintenant, a-t-il dit, « nous n’avons pas réussi à le faire. Donc pour Aït Idder, « autant participer et se battre depuis l’intérieur des institutions », au lieu de se prononcer pour le boycott qui est «une solution de facilité». Pourtant, certains membres indomptables du PSU ont quand même apposé un niet moscovite à toute participation tel Mohamed Sassi, membre du bureau politique du parti, qui a allé jusqu’à qualifier de « suicide politique » toute participation aux futures élections « dans une période de contestation politique historique ».Deux jours auparavant, le parti Annahj Addimocrati (la Voie démocratique) appelait à son tour, à la constitution d’un Front national pour le boycott des législatives. Annahj Addimocrati de Abdellah Harrif, justifie sa décision par « l’entêtement du régime et son refus de répondre aux revendications démocratiques de la rue marocaine » et « l’adoption d’une constitution non-démocratique ». Pour le moment, ils ne sont que trois partis, le PSU, Annahj et le Parti d’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) qui sont pour le boycott, puisque le Congrès National Ittihadi (CNI), leur a faussé la route en annonçant sa participation. Certains analystes expliquent ce repli de l’extrême gauche par le peu de chances que ces partis ont pour réaliser un score honorable aux législatives et par la peur de se faire ridiculiser devant l’opinion publique et de perdre par conséquent toute crédibilité surtout aux yeux des jeunes du mouvement du 20 février.
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