L’actuel Premier ministre et secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi a-t-il donné le bon exemple en plaçant plusieurs membres de sa famille dans des postes clés au sein de son gouvernement ou à la tête de directions et d’important établissements publics ?
En tout cas Abbas peut se consoler, puisqu’il n’est plus le seul à le faire. D’autres ministres ou hommes politiques et syndicalistes bien influents tentent tant bien que mal de lui emboîter le pas. Ce comportement peu démocratique devient nettement visible à l’approche des législatives anticipées prévues le 25 novembre prochain.
Les Usfpéistes qui postulent pour un siège à l’hémicycle et commencent à déposer leur candidatures en font actuellement l’expérience. Et c’est justement dans les circonscriptions de Rabat très prisées par l’élite dirigeante du parti socialiste, que le phénomène se fait sentir le plus.Dans la circonscription de Rabat-océan, là où se présentaient Mohamed Elyazghi, secrétaire général de l’USFP et actuel ministre d’Etat et son camarade Fathallah Oualalou, maire de Rabat, la bataille est déjà ouverte avant même la présentation du nouveau découpage électoral par le chef du département de l’intérieur.La nomination en tête de liste fait chauffer les esprits chez les candidats usfpéistes. Le commun des mortels a toute l’impression que ces deux vieux routiers de la politique cherchent à imiter l’exemple de l’actuel Premier ministre, Abbas El Fassi qui a su placer en douceur plusieurs membres de sa proche famille dans des postes clés au sein même de son gouvernement ou à la tête d’importantes directions ou organismes publics. En tout cas, dans les coulisses de l’USFP, la rumeur circule sur l’intention de Mohamed Elyazghi de nommer son fils Ali qui coiffe déjà le secrétariat général de la chabiba ittihadie (jeunesse socialiste), tête de liste dans la circonscription très convoitée de Rabat-Océan. Ce dernier devrait rivaliser contre Mohamed Mouhib, président de la commission des candidatures de l’USFP, Adib Salhi, membre du cabinet ministériel d’Elyazghi et surtout contre Ahmed Rih, qui n’est autre que le gendre de Fathallah Oualaou aspirant lui aussi à être nommé tête de liste dans cette circonscription. Comme c’est lui le grand patron du parti de la rose, Elyazghi s’est permis de donner un coup de pouce à un autre proche de la famille, Ismail Balafrej qui est son gendre et le neveu de Madame Elyazghi. Ce dernier devrait être nommé à son tour, si tout va bien, tête de liste dans la circonscription de Rabat-Chellah.
Même si le dernier mot sur ces candidatures revient au bureau politique du parti, les analystes s’attendent à d’âpres bagarres entre l’état-major de l’USFP et les dirigeants mécontents, dont certains feront surement défection pour rejoindre les rangs d’un parti rival pouvant leur faire une offre meilleure. Les mêmes analystes se demandent si le printemps arabe va finir par balayer ces mauvaises habitudes comme il a réussi à engloutir pour de bon plusieurs régimes autocratiques ?