Abdelkrim Benatiq, le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, a exhorté jeudi à Rabat, l’Algérie et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à assumer leur responsabilité à l’égard des réfugiés syriens sur le territoire algérien, précisant que les syriens représentent 23% de l’effectif global des migrants régularisés par le Maroc.
Le ministre évoquait la situation des 54 ressortissants syriens ayant tenté d’accéder illégalement au Maroc à partir du sol algérien entre les 17 et 19 avril courant. Ces personnes “se trouvent sur le territoire algérien et non pas sur la frontière” avec le Maroc, a-t-il précisé lors d’une rencontre avec des associations et des organisations de la société civile au sujet de la situation des migrants syriens sur la zone frontalière maroco-algérienne.
S’agit-il d’un mouvement migratoire lié à “un contexte politique” ou existe-t-il un groupe spécialisé dans le trafic migratoire qui exploite la situation de ces migrants ?, s’est-il encore interrogé.
Il a fait savoir, à cet égard, que des images satellite démontrent que cette opération “a été organisée par le biais de moyens de transport, ce qui fait qu’il est difficile qu’elle ne soit pas contrôlée par l’Algérie”.
Abdelkrim Benatiq a mis l’accent sur la responsabilité conjointe et collective de la communauté internationale vis-à-vis des réfugiés syriens, soulignant, à cet égard, la nécessité pour l’Algérie d’être un partenaire en la matière “ce qui n’est pas le cas actuellement”.
Selon des chiffres des associations de la société civile, 12.000 réfugiés syriens se trouvent sur le territoire algérien, dont 1.500 se préparent pour entrer au Maroc en cas de réussite de la tentative du groupe des 54 réfugiés, a-t-il expliqué, ajoutant que le Royaume, qui n’accepte pas de promouvoir l’immigration illégale et de mettre en péril la stabilité de ses frontières, a décidé de ne pas accepter “ces flux illégaux préparés à l’avance”.
Le Maroc est disposé à recevoir et à examiner les demandes des réfugiés syriens installés en Algérie désirant entrer dans son territoire, mais en prenant en compte les dispositions sécuritaires et la loi de migration au Maroc, a dit M. Benatiq.
La première phase de l’opération exceptionnelle de régularisation de la situation de séjour des étrangers, conduite du 02 janvier au 31 décembre 2014, a permis la régularisation de la situation de plus de 5000 Syriens représentant 23% de l’effectif global, a également précisé Abdelkrim Benatiq.