La Koutla ressuscitée, vrai ou faux ?

Tel un phoenix qui renaît de ses cendres, la vieille Koutla ressuscite, ou du moins en donne l’impression, élections oblige. La troïka Istiqlal-USFP-PPS qui forme cet assemblage , a finalement présenté mercredi à Rabat une plate-forme commune en prévision des législatives anticipées du 25 novembre.Baptisée pompeusement « nouveau pacte pour l’avenir », la plate-forme tripartite se veut non pas un programme électoral, mais une vision pour les prochaines années, voire au-delà. Les leaders des trois partis de la coalition gouvernementale ont beau faire, mais n’ont pas réussi à effacer l’image que la Koutla est devenue une instance conjoncturelle qui recolle ses morceaux à la veille de chaque échéance électorale. Du bout des lèvres, ils ont finalement concédé que cette improbable alliance a connu quelques errements dus aux « aléas de la politique ». Face aux accusations d’inefficacité de son cabinet, le patron de l’Istiqlal et premier ministre Abbas El Fassi a préféré botter en touche. Pour lui, la solidarité gouvernementale a été malmenée par des partis qui « n’ont pas d’indépendance de décision », allusion au RNI du ministre des finances Salaheddine Mezouar ou au PAM de Fouad Ali El Himma, qu’El Fassi veut présenter comme responsables de l’atomisation du champ politique. Enfonçant un peu plus le clou, Abbas El Fassi s’attaque aux « alliances incohérentes » qui se feraient, selon lui,  contre le bon sens. Une flèche décochée à l’évidence en direction du G8, l’alliance des huit partis qui regroupe en plus du RNI, le PAM, le MP 5 autres partis aux voilures plus modestes. Flanqué de l’USFPéiste Abdelouahed Radi et de Nabil Benabdellah du PPS, Abbas El Fassi a aussi revendiqué pour la Koutla un rôle de premier ordre dans la réforme de la Constitution. Ce qui a provoqué quelques sourires moqueurs dans l’assistance. Mais question alliances post-électorales, les trois mousquetaires sont restés prudents. Ils préfèrent attendre le résultat des urnes. Ainsi, l’Istiqlal, tout en réitérant sa priorité pour la Koutla, n’enterre nullement son plan B en direction des islamistes du PJD. Au cas où…