Le Maroc n’a pas encore postulé pour sa part de l’enveloppe de 38 milliards de dollars mise par le G8 à la disposition des pays de la région MENA pour accompagner les changements dictés par le printemps arabe. Ce montant qui vient s’ajouter aux ressources qui pourraient être débloquées par le Fonds monétaire international et huit autres institutions financières internationales et régionales, dont l’OCDE, la BERD, la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fonds monétaire arabe. Cette absence de réactivité du côté marocain n’a pas manqué de susciter de l’inquiétude au sein de la présidence française du G8. Au terme d’une tournée en Egypte, au Maroc, en Tunisie et en Jordanie, les «pays du Partenariat de Deauville», l’ancien Premier ministre français, Edouard Balladur, actuellement envoyé personnel du président Sarkozy pour le Partenariat de Deauville, a précisé qu’hormis le Maroc qui « n’a pas encore précisé ses demandes » les trois autres pays concernés par ce partenariat ont fait savoir leurs besoins en soutien externe estimés pour la période 2011, 2012 et 2013 à 15 milliards de dollars respectivement par la Tunisie et la Jordanie et à 30 milliards par l’Egypte, alors que le Maroc n’a pas encore précisé ses demandes.
L’envoyé personnel du président Sarkozy pour le Partenariat de Deauville a souligné l’urgence « d’en savoir davantage sur les projets, leur articulation les uns avec les autres, leurs délais de réalisation ». »Il est essentiel, a insisté Balladur, de mettre à profit la réunion des ministres des Affaires étrangères du Partenariat de Deauville, qui doit se tenir à Koweït le 21 novembre, pour faire un recensement, autant qu’il est possible, des moyens et des besoins de chaque pays ». Cette réunion devrait permettre de faire un bilan de la mise en œuvre du partenariat de Deauville à la fin de la présidence française du G8, avant le passage du relais aux Etats-Unis en 2012.
Pour assurer de façon certaine l’avenir du Partenariat de Deauville, mis en place lors de la réunion du G8 tenu en mai 2011 dans la ville balnéaire française de Deauville, Edouard Balladur prône « la vigilance et la souplesse », tout en affirmant que toute « tentative de tutelle politique qui serait exercée sur les pays bénéficiaires » serait vouée à l’échec.