La Princesse Lalla Meryem, présidente de l’Union nationale des femmes du Maroc (UNFM), a présidé, jeudi au Centre de Conférences Mohammed VI à Marrakech, la cérémonie de célébration de la Journée Internationale de la Femme, où elle a souligné que beaucoup restait à faire pour sensibiliser les femmes à leurs droits acquis.
L’évolution significative de la condition de la femme marocaine, les droits et les « acquis tangibles » engrangés sont « le fruit de l’action militante et des sacrifices consentis par des générations successives de femmes», a indiqué Lalla Meryem dans une allocution prononcée au nom de l’Union nationale des femmes du Maroc, lors de cette journée placée cette année sous le thème « la dignité de la femme, entre violence et précarité ».
Le Roi Mohammed VI « fait tout son possible pour garantir à la femme la pleine jouissance de ses droits, améliorer sa situation et lui ouvrir des perspectives d’avenir prometteuses », a ajouté la Princesse.
« Mon statut de princesse n’a jamais constitué un obstacle pour que je vive et réalise pleinement ma vocation de militante engagée, plus spécifiquement dans la promotion des droits de la femme et de l’enfant. Et s’il en a toujours été ainsi, c’est bien parce que les problèmes des Marocains me tiennent à cœur, étant moi-même aux prises avec les mêmes préoccupations personnelles et familiales », a ajouté Lalla Meryem.
L’adoption d’un Code de la Famille évolué est l’une des principales avancées réalisées par les femmes au Maroc, a-t-elle poursuivi, notant que cette nouvelle loi, élaborée dans le dessein précis de rendre justice à la femme, entend aussi protéger les droits des enfants et instaurer un climat d’équilibre et de stabilité au sein de la famille. « Mais beaucoup reste à faire pour sensibiliser les femmes à leurs droits acquis », a-t-elle dit.
La princesse Lalla Meryem a également indiqué que des questions pressantes restaient posées, citant à titre d’exemple le mariage des mineures, la lutte contre la discrimination et les violences faites aux femmes, ainsi que le travail des enfants, notamment en milieu domestique.
« Sources d’une vive préoccupation, ces problèmes suscitent un large débat social; ils font aussi l’objet d’un suivi et d’un intérêt particuliers de la part des composantes de la société civile », a souligné la Princesse, ajoutant qu’il est de « notre devoir de contribuer à cette dynamique sociétale ».
« En tant que militante qui se soucie du devenir de la femme et de l’enfant dans notre pays, je suggère que soit portée à la Haute Attention de Sa Majesté le Roi un mémorandum exposant les différentes questions soulevées en la matière et proposant des solutions raisonnables pour y remédier », a poursuivi la Princesse Lalla Meryem.
De son côté, la représentante de l’ONU-Femmes pour le Maghreb, Mme Leila Rhiwi a salué les avancées enregistrées par le Royaume durant les vingt dernières années en matière de promotion des conditions des femmes, affirmant que beaucoup de choses restaient à faire, notamment en matière de sensibilisation des femmes quant à leur droits et obligations et de changement des mentalités.
Pour sa part, la ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du développement social, Mme Bassima El Hakkaoui a salué la grande contribution de l’Initiative nationale pour le développement humain à l’amélioration des conditions économiques et sociales des femmes, notamment celles qui vivent en milieu rural.
La directrice de l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Mme Rahma Bourquia, a annoncé la création, en partenariat avec l’Université Mohammed V de Rabat, d’une Chaire dédiée aux questions touchant à la situation et aux droits de la Femme et de l’Enfant.
A cette occasion, la Princesse Lalla Meryem a présidé la cérémonie de signature de deux conventions entre, d’une part, l’UNFM et, d’autre part, le ministère public et l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI).
La première convention a pour objectif le renforcement des compétences des cadres de l’Union, à travers notamment la création de cellules de prise en charge des femmes et des enfants au sein des tribunaux.
La seconde convention établit un partenariat en vertu duquel l’AMCI appuiera l’UNFM dans le renforcement des capacités de ses cadres en vue de promouvoir l’action de l’Union au niveau africain.
A cette occasion, le secrétaire général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), M. Yousef Bin Ahmad Al-Othaimeen a remis à la Princesse Lalla Meryem le titre d’ « Ambassadeur de bonne volonté de l’OCI », en reconnaissance de ses actions en faveur de la promotion de la condition des femmes et de la protection des enfants.
Par la suite, la princesse a suivi des explications concernant le projet « Dar Al Korb » (Maison de proximité), initié par l’UNFM en partenariat avec Barid Al Maghrib et l’INDH, un projet qui met à la disposition de femmes en situation de vulnérabilité des espaces de vie, de formation et de renforcement des capacités. A ce jour, trois projets de « Dar Al Korb » ont été réalisés dans les provinces de Khémisset, Rhamna et Beni Mellal.
(avec MAP)