La campagne électorale pour les législatives anticipées s’est achevée ce jeudi à minuit pour céder la place aux urnes, dont le verdict devrait tomber dans les 24 ou 48 heures à venir. La grande question qui taraude l’esprit des futurs élus et des observateurs, demeure incontestablement le taux de participation au vote du vendredi 25novembre. Nonobstant les appels au boycott du scrutin lancés par le mouvement des jeunes du 20 Février instrumentalisés par des radicaux de gauche et du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane, soit une infime minorité par rapports aux 13 millions d’électeurs inscrits, une grande question s’impose avant la ruée vers les urnes. Dans le cas d’une abstention massive, à qui peut-on imputer la responsabilité ? Au pouvoir en place, aux partis politiques ou aux électeurs abstentionnistes ! Les observateurs avertis n’excluent pas l’éventualité de voir les jeunes électeurs bouder de manière remarquée les urnes, une manière pour eux de discréditer ces vieux routiers de la politiques qui refuser à jeter l’éponge pour céder le champ aux plus jeunes. Faute d’avoir su rajeunir à temps, leurs instances dirigeantes, les partis politiques traditionnels tels le Parti de l’Istiqlal (PI), l’USPF, le Mouvement Populaire (MP) ou le PPS assumeraient directement ou indirectement une grande part de responsabilité dans la désertion des urnes. S’il y a lieu de parler de démocratie, estiment les mêmes observateurs, il incombait à ces vieux leaders politiques de faire, bien avant leur campagne électorale, le ménage chez eux, au sein de leurs formations politiques devenues trop archaïques et répulsives. Le dégoût ressenti par les jeunes et leur tendance à repousser tout ce qui est en rapport avec le politique et les élections, est nourri par l’affairisme ayant longtemps motivé l’envie de députation à tout prix et par tous les moyens, même ceux prohibés par la loi. Pour mieux comprendre la désaffection par l’électeur marocain, dès lors qu’il s’agit d’élections législatives ou communales, il suffit de se reporter aux taux record de participation aux consultations référendaires, comme c’était le cas (plus de 72 pc) pour le référendum constitutionnel du 1er juillet dernier.
Au fil du temps, les électeurs ont fini par perdre confiance dans les inamovibles leaders politiques qui se bousculent à l’occasion de chaque scrutin, mais durant et à la fin de leur mandat, le butin pour l’électeur est pratiquement maigre à tel enseigne que les jeunes marocains ne veulent plus confier leur destin à un des partis actuels. La monarchie et à sa tête, le Roi Mohammed VI, demeure la seule valeur sûre aux yeux de la majorité des Marocains. La balle est à coup sûr, dans le camp des états-majors des partis politiques présents sur la scène qui doivent d’abord démocratiser leurs institutions avant de parler de la démocratisation du pays et de ses institutions.