Finalement, il revient un peu au bercail. Après un court passage vers la fin des années 90 au Cabinet Royal où il était chargé de mission, Taieb Fassi Fihri vient de faire ses adieux à l’exécutif, pour aller rejoindre de nouveau le giron du palais royal. Ainsi, après une longue carrière au ministère des affaires étrangères, et alors que certains le disainet en partance poiur une grande ambassade européenne, M. El Fasi-Fihri a été nommé conseiller au cabinet royal par le Roi Mohammed VI. Comme dit le dicton, « tel père, tel fils », Taieb a emboîté le pas à son père feu Mohamed El Habib Fassi-Fihri, qui était un haut magistrat et un des diplomates marocains les plus chevronnés, puisqu’il avait occupé le poste d’ambassadeur du Maroc en Grèce (1982-1986) et puis celui d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Autriche. Il était en même temps représentant permanent du Royaume auprès de l’Office des Nations Unies à Vienne, de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dont il fut gouverneur. En 2001, il est désigné par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan, juge permanent au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).Titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’application de la statistique à l’INSEA de Rabat, Taieb Fassi Fihri part en 1980 en France, où il obtient une maîtrise en économie publique et planification à l’Université Panthéon-Sorbonne de Paris et un Doctorat en analyse et politique économique à l’Institut d’études politiques de Paris. De retour au Maroc, ce natif de Casablanca, entame à l’âge de 26 ans sa carrière à la Direction de la Planification au Ministère du Plan. Depuis cette date il a fait une ascension en flèche dans la pyramide du département des affaires étrangères.En novembre 1993, Taieb Fassi Fihri est nommé Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères et à la Coopération, avant d’être nommé cinq ans plus tard, ministre délégué aux Affaires Etrangères et à la Coopération. En octobre 2007, le Roi Mohammed VI le nomme ministre des Affaires étrangères et de la coopération, un poste qu’il a occupé jusqu’à cette date. Parallèlement à son parcours dans la fonction publique, le 4 juillet 2002, Fassi Fihri est désigné par le Souverain, coordonnateur, responsable et interlocuteur unique des autorités américaines pour la négociation de l’accord de libre-échange du Maroc avec les Etats-Unis d’Amérique. Il a été aussi l’un des principaux membres de la délégation marocaine chargée de mener les négociations à l’ONU sur l’avenir du Sahara. Grâce à cette longue expérience dans l’échiquier diplomatique, Taieb Fassi Fihri ne peut que briller dans ses nouvelles fonctions de Conseiller du Roi.
Mais au delà du portrait officiel, se profile un homme dont les talents de tacticien dans les méandres du Makhzen font de lui un adversaire implacable et obstiné pour ceux qui souhaitent le combattre, avec notamment un sens du timing que lui reconnaissent même ses détracteurs. Dépositaire d’un carnet d’adresse international façonné par sa longue expérience au sein du ministère des affaires étrangères, quelle sera l’articulation de sa relation avec son successeur à ce poste? Ceci est, semble-til, la question clef que se posent les observateurs de la politique extérieure du Royaume…
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