Le gouvernement Benkirane planche enfin sur le budget 2012. La réunion hebdomadaire du gouvernement ce jeudi sera consacrée au projet de loi de finances qui n’a que trop tardé. Un retard qui impacte de nombreux secteurs d’activité dans le pays.
L’équipe Benkirane doit d’abord examiner les amendements introduits à la copie du gouvernement sortant. Le but est de faire correspondre le nouveau budget aux objectifs annoncés dans la déclaration gouvernementale. Benkirane doit toutefois faire face à de multiples contraintes. A commencer par l’obligation d’honorer, au moins en partie, quelques unes de ses promesses électorales. Pour envoyer quelques messages à fort impact social, Benkirane pourrait être tenté d’établir un fonds de solidarité. Ce projet était bien dans les cartons du cabinet El Fassi, qui a finalement préféré refiler la patate chaude à son successeur. Reste à savoir quelles en seront les sources de financement. Certains craignent que l’imposition controversée des signes extérieurs de la richesse, qui avait été abandonnée à la dernière minute par le cabinet Fassi, soit reprise par la nouvelle équipe gouvernementale. En dehors de cette piste, la marge de manœuvre de Benkirane est très réduite pour répondre aux énormes attentes sociales en matière d’emploi, de santé, de réduction de la pauvreté, etc. Confrontés à la dure réalité post-électorale, les islamistes modérés du PJD ont déjà fait marche arrière sur l’extravagante promesse de relèvement du SMIG à 3000 DH. Benkirane ne pourra certainement pas faire mieux sur d’autres engagements pris en cours de campagne. Ceci, d’autant plus que le budget dont le déficit s’est dangereusement creusé en 2011, ne supporterait pas davantage de fantaisies. La caisse de compensation qui s’est révélée être un véritable gouffre financier, grève déjà passablement la trésorerie publique.
Reste le facteur temps. Le gouvernement ne devrait certainement pas traîner pour adopter le projet. Il n’en va pas de même pour le Parlement, dont la session d’automne prend fin dans une semaine. On parle déjà d’une session extraordinaire pour voter le budget, mais il faut faire vite.
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