Les autorités marocaines ont réfuté catégoriquement les allégations contenues dans le dernier rapport d’Amnesty International, dans lequel l’organisation leur a imputé, sans preuve tangible, la responsabilité du piratage du téléphone de Omar Radi à l’aide d’un logiciel de la société informatique israélienne NSO, dans une sombre affaire où apparaissent en filigrane le bras de fer judiciaire engagé par Amnesty contre les autorités israéliennes, ainsi que d’énormes intérêts financiers de concurrents technologiques de NSO.
Côté judiciaire, Amnesty International intente, depuis 2018, deux actions en justice contre le ministère israélien de la défense, l’une en Israël, la seconde en Californie. Amnesty International a toutefois pris bien soin d’ignorer cet aspect dans son rapport, lequel a été aussitôt relayé par 17 organes de presse internationaux, sans vérification ni recoupement, laissant suspecter fortement une action orchestrée contre le Maroc par une entité hostile.
Dans ce sens, il est légitime de se demander pourquoi l’Algérie, dirigée par une junte militaire et où les violations des droits humains et les arrestations sont monnaie courante, n’est citée nulle part par Amnesty International.
L’acharnement judiciaire de l’organisation cache mal l’autre volet de l’affaire, où Amnesty International s’est engagé, en échange d’importants financements, pour descendre en flamme le logiciel espion Pegasus de NSO au bénéficie de concurrents technologiques. Ceci en présentant, bien entendu, le gadget informatique de la société israélienne comme un outil ciblant les défenseurs des droits humains et non pas les terroristes comme l’affirme NSO.
A ce niveau, Amnesty fait entrer en jeu d’autres pays, notamment l’Arabie Saoudite, en prétendant qu’un membre de l’organisation a été visé, en 2018, par le logiciel espion de NSO utilisé par Riyad, dont le prince héritier MBS est en conflit avec le patron d’Amazon, Jeff Bezos.
Dans cette rocambolesque affaire, Omar Radi semble se complaire dans le statut de « victime du système » que lui a taillé sur mesure Amnesty. Ce n’est d’ailleurs par un hasard si l’organisation a choisi ce fidèle de Maati Mounjib, lui même un inconditionnel de Moulay Hicham, pour le présenter comme défenseur des droits de l’Homme au Maroc. Un registre où, pourtant, le nom d’Omar Radi ne figure nulle part.
Et le recours au Global Justice Clinic, l’entité suspecte dirigée par Margaret Satterwaitte à New York, laisse deviner le jeux d’influences dans lequel s’est impliqué Moulay Hicham avec la bénédiction de Jeff Bezos.
Dans un précédent rapport d’octobre 2019, Amnesty avait cité le Maroc sans aucune réaction du gouvernement. Un silence qui a permis à l’organisation de revenir avec ce deuxième rapport, publié le 22 juin 2020. Là encore, aucune réaction du chef du Gouvernement auquel Amnesty assure pourtant avoir transmis le document dès le 9 juin. Si ces informations sont confirmées et si ce silence n’est pas délibéré, le chef du gouvernement est alors en devoir de réagir officiellement aux allégations d’Amnesty.
Vendredi, les autorités marocaines ont indiqué, dans un communiqué, avoir exprimé à Mohamed Sektaoui, directeur exécutif d’Amnesty International au Maroc, leur étonnement des allégations contenues dans le dernier rapport de cette Organisation, daté du 22 juin 2020, faisant état de contacts avec les autorités marocaines avant sa publication.
Démentant avoir été contactées par Amnesty, les autorités marocaines soulignent que la publication de ce rapport et la mobilisation de 17 organes de presse de par le monde pour relayer des allégations infondées, s’inscrivent dans un agenda visant le Maroc.
Le rapport n’a pas apporté les preuves tangibles sur le lien présumé du Maroc avec l’infiltration des téléphones de certaines personnes, prouvant ainsi que les auteurs du rapport ne disposent d’aucune preuve tangible pour corroborer ces allégations, explique le communiqué.
Les autorités marocaines affirment avoir exigé du Directeur exécutif d’Amnesty International de leur faire parvenir, dans les plus brefs délais, les preuves tangibles présumées, afin de permettre au Maroc de faire le nécessaire pour protéger les droits de ses citoyens.