A la Chambre basse du parlement, les députés et les chefs de groupes ne savent plus à qui se fier aux anciens ou aux nouveaux alliés. C’est une brouille quasi-totale qui est née du retrait du parti de l’Istiqlal du gouvernement d’Abdelilah Benkirane, des préparatifs du RNI de rejoindre la majorité et des tentatives du Mouvement Populaire de mieux se repositionner dans la future configuration de la majorité.
Lors de la séance plénière du jeudi 1er août, consacrée à l’examen et au vote du Règlement intérieur de la Chambre des représentants, les députés islamistes du PJD et ceux du PPS ont été à nouveau pris de court non seulement par les Istiqlaliens, leurs alliés d’hier, mais surtout par leurs alliés actuels les Harakis qui se sont mis ces derniers jours, à nager à contre-courant aux côtés de l’opposition.
Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire PJD n’a pas raté l’occasion pour décrier le désengagement des harakis et des istiqlaliens par rapport à l’engagement pris avec le PPS.
Le PPS, soutenu par le PJD, avait reçu l’engagement des directions de l’Istiqlal et du MP de soutenir sa proposition d’amendement de l’article 32 relatif au nombre requis pour former un groupe parlementaire. La réduction du seuil minimum de 20 à 18 députés devait permettre au PPS de continuer à avoir son propre groupe parlementaire à la chambre des représentants. Mais le revirement des deux formations l’a privé de ce privilège.
Benabdellah perd « officiellement » son groupe au parlement, alors qu’il en a grand besoin au moment où les consultations sont à pied d’œuvre pour la formation du gouvernement Benkirane II.